1973, le tout jeune festival d’Avoriaz, future Mecque du cinéma fantastique des années 70 et 80 décerne son premier Grand Prix au traumatisant «Soleil vert», l’un des fleurons du cinéma d’anticipation. Richard Fleisher («Le voyage fantastique») adapte le roman de science-fiction «Make room ! Make room !» d’harry Harisson situé en 1999. Fleisher le modifie et nous propulse en 2022. A travers un générique fait d’images d’archives chronologiques sur l’ultra-industrialisation et la mort de l’agriculture, Fleisher pose les bases de son histoire. Le récit se déroule à New-York devenue une cité suffocante, écrasée par une chape de pollution dans laquelle 40 millions d’êtres humains essayent de survivre. L’état totalitaire distribue à la population des tablettes jaunes, rouges ou bleues d’une nourriture de synthèse appelée «Soleil». Une nouvelle tablette du nom de «Soleil vert» vient d’être mise au point et provoque des émeutes réprimées dans le sang, les manifestants sont ramassés comme des ordures dans des camions-bennes (saisissant !) C’est dans ce contexte post-apocalyptique que nous faisons la connaissance du vieux Sol Roth (Edgar G.Robinson), incroyable personnage ayant connu une planète fertile et humaine. Le vieux Sol partage son appartement avec Robert Thorn (Charlton Helton). Ce dernier, détective, enquête sur l’assassinat de William Simonson, l’un des dirigeants de la puissante société agroalimentaire «Solyent». Richard Fleisher prétexte une enquête policière pour dénoncer une autocratie servant les intérêts d’une minorité de nantis vivants dans leurs tours d’ivoire. Thorn mettra les pieds dans un engrenage infernal et son investigation l’amènera à découvrir l’impensable. 45 ans après sa sortie, le propos de «Soleil vert» prend tout son sens tant les enjeux qui étaient autrefois de la science-fiction (la surpopulation, la pollution, la malbouffe (et c’est ici, un doux euphémisme !), les lobbys) font partie aujourd’hui de notre quotidien. «Soleil vert» est devenu l’un des grands classiques de la S.F qui n’a jamais subi de remake. Pas nécessaire pour un film aussi prophétiquement visionnaire !!