Quand des figurines sont dotées de puces électroniques militaires dernier cri, la guerre ne peut qu'éclater entre soldats et Gorgonites, et elle sera violente pour tout ce qui est fait de résine ! L'humanité est-elle à l'abri pour autant ?

Menée tambour battant par un Chip Hazard charismatique (merci la voix rauque de Tommy Lee Jones), l'aventure prend rapidement une tournure épique grâce à des effets visuels particulièrement soignés. Stan Winston est dans la place et cela se ressent, il n'y a qu'à voir ces animations au top pour des figurines douées de conscience, et aux déplacements plus vrais que nature. Pour en revenir au voice acting, Sarah Michelle Gellar et Christina Ricci sont aussi de la partie, elles sont survoltées et nous gratifient de leur voix hystérique tout au long de certaines des séquences les plus drôles du film. Et comment ne pas évoquer la présence d'une partie des "12 salopards" d'Aldrich, de nouveau réunis plus de 30 ans après (Ernest Borgnine, Clint Walker, George Kennedy, Jim Brown. Richard Jaeckel était prévu lui aussi, le destin en a décidé autrement, il décèdera durant le tournage et sera remplacé par Bruce Dern)

L'histoire en elle-même n'est pas forcément mémorable, heureusement, la distribution assure le show en y croyant dur comme fer. Gregory Smith, qui sera le fils de Mel Gibson et le frère d'Heath Ledger dans "The Patriot" deux ans plus tard, campe brillamment l'ado en difficulté, amoureux éconduit, victime d'un conflit paternel en prime. Une toute jeune Kirsten Dunst s'entraîne à faire des bisous à un gamin avant d'embrasser Spidey, on fait ce qu'on peut pour tisser sa toile. Les autres s'en sortent bien aussi, Kevin Dunn en tête. Et puis comment ne pas avoir une pensée pour l'excellent Phil Hartman, au destin si tragique à l'heure où le film débarquait en salles. Face à des jouets qui en imposent tant, les acteurs sont donc loin de faire pâle figur(ine).

Dans "Small Soldiers", les références à d'autres oeuvres au travers de scènes, d'une musique, d'une réplique, sont nombreuses. Parfois le résultat est trop appuyé ("Frankenstein"). Joe Dante parvient aussi à davantage de subtilité pour des films comme "Apocalypse Now", "Piranhas" ou encore "Gremlins" (ces deux derniers étant ses propres progénitures). Un paquet d'autres clins d'oeil sont à découvrir tout au long de l'heure cinquante du film, plutôt bien rythmé dans l'ensemble.

La véritable prouesse de "Small Soldiers" est de faire décrocher un paquet de sourires. Je m'attendais à un film à budget honorable avec un rendu de série Z, et ce n'est pas exactement ce que j'ai eu. Retomber en enfance tout en offrant plusieurs niveaux de lecture, tel est le programme proposé par le géniteur de "l'Aventure Intérieure". De la petite histoire gentillette pour enfants au film d'action burné et à la punchline acérée, en passant par une satire de l'Amérique, de la société de consommation façon "World Company" et enfin de la guerre, dans tout ce qu'elle présente de plus néfaste, take your pick !

La bande son quant à elle, est excellente (du Led Zeppelin, du Queen, du Wagner...). Pour ne rien gâcher, Jerry Goldsmith nous balance quelques thèmes franchement sympathiques, une reprise mémorable de "When Johnny Comes Marching Home" en prime ! Pour couronner le tout, "Small Soldiers" se pare d'humour par palettes, grâce à son lot de situations rocambolesques, nous montrant des figurines en mode A-Team ayant fabriqué des engins militaires sur un skateboard et tant d'autres choses. Grâce à une foultitude de dialogues parsemés de pépites aussi, en VO tout du moins, à l'image de la "guerre psychologique" que je vous laisse le plaisir de découvrir, ou encore la rencontre entre Archer, le Gorgonite, et Alan, le jeune héros:

"Archer: what's your name ?
Alan: Alan. Now shut up !
Archer: greetings, Alannowshutup."

Vous l'aurez compris, "Small Soldiers" propose donc un divertissement léger, fun, et rempli de figurines hargneuses. Une aventure à suivre seul ou en famille. Merci Mister Dante ! A ce que j'ai pu voir, toi aussi tu t'es bien amusé avec tes GI, Joe !
Gothic
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 juin 2014

Critique lue 1.5K fois

67 j'aime

17 commentaires

Gothic

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

67
17

D'autres avis sur Small Soldiers

Small Soldiers
Morrinson
6

A History of toy violence

Sans être un amateur jusqu'au bout des ongles de son cinéma (encore que...), je ne peux que constater, film après film, revisionnage après revisionnage, que j'aime profondément le style de Joe Dante...

le 17 déc. 2016

15 j'aime

Small Soldiers
titiro
7

Battleground.

Je ne sais plus si c'est la deuxième ou la troisième fois que je vois Small Soldiers, toujours est-il que cette fois-ci je l'ai vu avec un oeil nouveau. Forcément, plus vieux de 22 ans, il n'y a rien...

le 1 mars 2021

13 j'aime

8

Small Soldiers
archibal
9

SurJouets !

Un Toy story version badass ou un Expendables miniature, le projet s'inscrit dans l'obsession propre aux années 80/90 des jouets vivants "dénaturés" façon Chucky mais le résultat est savoureusement...

le 22 févr. 2019

12 j'aime

5

Du même critique

Lucy
Gothic
2

Tebé or not tebé

Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...

le 7 déc. 2014

275 j'aime

53

Blade Runner
Gothic
10

Le Discours d’un Roy

[SPOILERS/GACHAGE] Nombreux sont les spectateurs de "Blade Runner" à jamais marqués par le monologue final de Roy Batty, ce frisson ininterrompu le temps de quelques lignes prononcées par un Rutger...

le 3 mars 2014

261 j'aime

64

Bienvenue à Gattaca
Gothic
10

Ah ! Non ! C'est un peu court, génome !

A la suite d'un "accident", Jérôme est en fauteuil. Devenu "semi-homme" pense-t-il, ce mytho contrit ressent le besoin de s'évader, tandis qu'à Gattaca, Vincent est las de jouer les majordomes. Ce...

le 16 oct. 2014

252 j'aime

39