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Le 50ème anniversaire de James Bond n'aurait pu être mieux célébré ! Skyfall est un Bond brillant, un chef d'oeuvre de l'espionnage, un film marquant.


Jeune Bondophile que j'étais à l'époque (enfin c'est pas comme si j'étais vieux...), j'attendais Skyfall impatiemment, me repassant en boucle les bandes annonces spoileuses. Enfin, le 12 novembre 2012 arriva (oui, je garde mes tickets de cinoche) et je découvris mon premier Bond au cinéma, dont la séance fut inévitablement inoubliable et magique. Jamais je n'ai ressenti autant de choses devant un Bond, je vivais le film et d'ailleurs, je le vis encore aujourd'hui. J'ai beau le voir et revoir, le plaisir reste intact, avec aucune longueur ou signe d'ennui qui ne pointerait le bout de son nez (cassé). Skyfall, c'est aussi le Bond de tous les records (box-offices, critiques, récompenses,...). Alors pourquoi un tel succès?
Parce qu'il est tout simplement une pièce maîtresse pour la saga, qu'il est parfait sur tous les domaines et qu'il ne plait pas qu'aux Bondophiles.


Cela va sans dire que tous les Bond ne possèdent pas d'excellents scénarios (soit trop semblables les uns les autres, soit des dialogues ou intrigues peu percutants). Or, ce qu'envoie Skyfall va à l'encontre totale de ces critiques, prouvant aux détraqueurs de la saga que même un Bond peut être intelligent. Car oui, Skyfall l'est et pas qu'un peu ! Son scénario est très contemporain, mettant en avant la nouvelle menace terroriste qu'est le piratage informatique. Il s'intéresse également au passé de Bond (enfin!). Il aura fallu attendre 22 films pour en savoir davantage sur le moins secret des espions britanniques. Skyfall aborde aussi d'autres thématiques, toutes très intéressantes et captivantes. Aidé de sa brillante écriture aux dialogues savoureux, Skyfall n'a rien d'un simple blockbuster où seule l'action prime. C'est bien un film qui va au-delà, qui repousse les codes du genre et qui le marque par son empreinte tout comme un The Dark Knight en fait, efficace, noir, intelligent et saisissant.


Outre cet aspect scénaristique on ne peut plus réussi, Skyfall brille aussi par son image. Roger Deakins a fait un boulot épatant sur la photographie. Son travail mérite le respect, jamais un Bond n'avait eu un aspect visuel si flamboyant et réussi que celui-ci. Que ce soit les paysages à Shanghai, ou les magnifiques plans d'Ecosse à la vue très dégagée, c'est une pure merveille.
Cet aspect graphique se retrouve également lors de l’introduction qui n'en reste pas moins la plus belle jamais réalisée. Au delà du pur plaisir visuel produit, s’entremêle également une puissance sonore indéniable. En effet, le thème dorénavant culte d'Adèle est une grande réussite, inoubliable et extrêmement imposant à vous foutre les frissons au quart de tour.


Autre point positif (Ah, parce qu'il y aura des négatifs?), la réalisation. Après le mitigé Quantum Of Solace, il ne fallait pas se rater...encore moins lorsqu'il s'agissait de fêter le cinquantième anniversaire de Bond. C'est donc l'inconnu pour la saga mais le très connu cinéaste Sam Mendes qui prend en charge la franchise. Sa mise en scène est soignée, personnelle et très lisible (adios les scènes d'action de QoS), à l'image d'un Campbell. Mendes ne fait jamais dans la surrenchère, au contraire. Il ne mise pas que sur l'action, mais aussi sur l’esthétique et l'ambiance que dégage le film, et ça paye ! Il est doué, très doué le Mendes, pour arriver à rendre son film (ex-plus long de la saga) captivant sur toute la ligne. Il sème par ci par là des scènes d'actions spectaculaires, des moments poétiques, des moments forts, des scènes d'anthologies. Il fait honneur à la saga en lui donnant un nouveau souffle et une identité prononcée.


Le casting en un mot...parfait (oui, même Bérénice et oui, comme le film!). Daniel Craig est toujours égal à lui-même, dégageant un charisme et une classe démesuré. Il est habité par un personnage désormais vieillissant et en quête de réponses. L'aspect psychologique de ce dernier est très travaillé et bien mis en avant. Il subit une nette évolution depuis Casino Royale, dorénavant plus vulnérable et plus humain. A ses côtés se trouve certainement la personne la plus critiquée du film, la Bond girl. Certes, son personnage ne possède qu'un faible rôle, mais Bérénice Marlohe se l’accapare d'une merveilleuse façon le rendant au final important. Important car elle permet d'introduire le méchant d'une magnifique manière en le décrivant comme un être terrifiant à Bond, ce qui se révélera être un choix judicieux par la suite. L'autre Bond Girl pourrait résider dans la personne de M, toujours campée par l'excellente Judi Dench. Bien plus présente qu'il en est de coutume, M est au centre de l'histoire et surtout en danger. Le choix final la concernant est d'ailleurs osé, mais ultra efficace et très émouvant. Son tandem avec Bond est d'une justesse irréprochable, et brille par leur complicité.
Javier Bardem est le Bad Guy et pas n'importe lequel ! Pour tout Bond film qui se respecte, il faut un bon méchant. Ce qui est évidemment le cas ici où Raoul Silva possède toutes les qualités requises. Sadique, cynique, cruel, doué pour raconter les histoires (je rêve encore de ses rats) c'est un méchant de folie, inoubliable et un rude adversaire à Bond. Le fait qu'il soit lié avec M rend le tout encore plus percutant.
La cerise sur le gateau aux 50 bougies n'est autre que la venue des personnages de Q et Monneypenny incarnés respectivement par Ben Whishaw et Naomie Harris'que. Bref, un casting de folie qui, pour la première fois depuis l'ère Craig est au complet.


Les références sont nombreuses (de la mythique Aston Martin DB5, à la simple mention du stylo à bille explosif, ou encore Bond faire joujou avec sa petite radio,...) et raviront les fans de la saga . A l'inverse de l'ère Brosnan, ces dernières sont parfaitement dispersées et ce, de manière subtile sans jamais tomber dans du pur fan-service.


Dernier point positif (oui, car j'ai beau chercher je n'en vois aucun de négatif) va pour la musique. Non pas celle d'Adèle énoncée au dessus, mais la magnifique partition de Thomas Newman. Egalement inconnu au bataillon, il a sans nul doute fait ses preuves en livrant une bande originale inspirée et de qualité à l'image du film. Une fois discrète, une fois pesante, elle accompagne à merveille le film.


Voilà, c'est ici que cette longue critique se termine tas de nullards ! Alors je voudrais dire merci à Daniel Craig, à Mendes, à Deakins, (entre autres) pour ce magnifique cadeau des 50 ans de la saga ! Sans surprise Skyfall est le meilleur Bond, le meilleur film de 2012, le meilleur film blockbuster de ces 5 dernières années, et évidemment l'un de mes films préférés. A consommer de la même manière qu'un bon Martini (au shaker et non à la cuillère), sans modération...
James Bond will return (and Sam Mendes too) in Spectre !



Et si nous avons perdu cette force

Qui autrefois remuait ciel et terre,
Ce que nous sommes, nous le sommes :

Des cœurs héroïques d'une même trempe,

Affaiblis par le temps et le destin,

Mais forts par la volonté

De chercher, lutter, trouver et ne rien céder.


Rcan
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le 16 mars 2015

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Rcan

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