Si tu ne veux pas me pardonner, au moins ne m'oublie pas.

Le premier Sin City avait marqué une étape essentielle dans le renouvellement du film noir, bien assez pour le public souhaite plonger de nouveau dans une expérience aussi assombrie et pernicieuse que le premier film devant un nouvel opus. 9 années après la sortie du premier, le réalisateur Robert Rodriguez et le fameux dessinateur de comics Frank Miller nous proposent justement une nouvelle série de saynètes centrée sur l’environnement urbain froid et farouche de Sin City, en mettant visiblement en avant la violence outrée des hommes et l’envoûtement irrésistible des femmes. Le thème scénaristique sous forme de sketchs du premier opus a harmonieusement bien été appliqué dans cette suite respectable. On fait défiler avec fluidité des scènes mettant toujours en évidence le rapport le sexe, le pouvoir, la domination et la vengeance, sans la moindre cassure scénaristique.

Dans la structuration narrative, on reprend tout à fait le concept des comics, avec une utilisation magnifiée du noir et blanc et un emploi judicieux des couleurs pour rendre certains détails d'une scène plus significatifs. Aucune déception sur ce point, c’est toujours aussi prenant, l’immersion dans l’univers carabiné de Sin City se fait d’une facilité évidente et le côté visuel est aussi attractif que celui du premier. Je ne pourrais malheureusement pas en dire autant sur le reste des éléments du long-métrage, sans forcément dire que l’ensemble est une déception irrémissible. Si je dois juger sur la qualité du scénario, ce n’est pas construit avec autant de passion que le premier volet. Il semblerait que le metteur en scène n'a fait que reproduire l’univers, avec plus de paresse et sans réelle innovation.

Pendant le visionnage, la production m’a sérieusement donné une grosse impression de déjà-vu, ce n’est qu’une série de scènes reprises du premier avec un peu de changement à droite et à gauche. Et concernant le casting, ce n’est malheureusement pas aussi satisfaisant que le premier, d’autant que les personnages sont pas aussi bien écrits que ceux du premier, ça manque de personnalité et de charisme pour la plupart d’entre eux. Par rapport au premier film, certains font de simples apparitions sans aucun intérêt comme Bruce Willis ou Rosario Dawson, d’autres ont remplacé les anciens comme Josh Brolin campant le même personnage interprété par Clive Owen dans le premier film et des nouveaux protagonistes font leur rentrée, joués par des acteurs pas aussi captivants que ceux de la première réalisation comme Joseph Gordon-Levitt.

Seule Eva Green est particulièrement intéressante dans son rôle de femme vénéneuse et sensuelle, elle campe parfaitement l’archétype de la femme fatale et attire les hommes comme un aimant magnétique. Je dois dire que je me suis régalée devant cette actrice qui m’avait déjà hypnotisé dans sa robe violette tape à l’œil dans Casino Royale, c’était bien plus qu’un vrai plaisir sexy que je ressentais. Bien évidemment, cette dernière n’est pas ma seule satisfaction. Les scènes d’action sont aussi bien pêchues que celles du premier violent, l’atmosphère est également aussi sensible que celle de l’autre film et la mise en scène est très accrocheuse, sans omettre que cette suite n’est pas aussi palpitante que le premier film. 6/10

• Ce doit être dur de jouer avec une seule main.


• Je suis ambidextre.