Les gamers sont unanimes : l'adaptation de Christophe Gans du célébrissime jeu vidéo "Silent Hill" est parfaite, en tous points cohérente avec son modèle. On peut se réjouir de ce premier succès historique d'une transposition d'un univers à l'autre, tant les tentatives précédentes avaient donné de pures "daubes", et, en néophyte des vidéo-games, on perçoit bien l'intelligence avec laquelle Avary et Gans ont recréé une sorte de simulation de l'expérience sensorielle du jeu (en particulier l'exploration physique d'un univers à parcourir et à topographier). Si l'on ajoute la réussite visuelle incontestable qui permet à "Silent Hill" - le film - de renouveler certains codes fatigués de l'horreur, et une prise de position "politique", anti-fondamentaliste et anti-Bushienne bien sentie, on a frôlé le "bon film". Las ! La dernière demi-heure, délire gore emphatique et grotesque, met à bas toute l'ambiance malaisante construite jusque là, et le beau final suspendu ne rattrape pas tout-à-fait le désastre. Dommage...
[Critique écrite en 2006]