Spécialisé en post-production, Christopher Kenneally a tenté – avec succès – d’établir un état des lieux du numérique dans tous les aspects du cinéma actuel : caméra, montage, effets spéciaux, etc. Et pour comprendre auprès des plus grands réalisateurs et directeurs photos actuels comment le numérique a métamorphosé leur art, il a choisi Keanu Reeves pour mener à bien une foule d’interviews. Un choix certainement pas dicté par le hasard, puisque l’acteur est en train de tourner son premier film d’arts martiaux, Man of Tai Chi, en s’intéressant de très près à ces nouvelles technologies.
S’adressant aussi bien aux novices qu’aux spectateurs ayant déjà des notions cinématographiques, le documentaire de Kennealy réussit à être extrêmement pédagogique sans jamais se perdre dans des explications plombantes. On suivra donc Georges Lucas comme pionner du numérique avec son controversé La menace fantôme. Qu’on apprécie ou non le travail du réalisateur, il est certain qu’il a marqué un avant et un après. Et à sa suite de voir des réalisateurs comme Fincher ou Cameron repousser les limites de la technique au service de leurs œuvres. A l’inverse, Nolan et son directeur de la photo s‘accrochent plus que jamais à la patine de la pellicule, considérant que le numérique ne leur donnera jamais autant de précision.
Critique de Side by Side [PIFFF 2012]
By
Miho
– 23 novembre 2012(Edit Post)Posted in: Divers
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Rating: 5.0/5 (1 vote cast)
Side by Side
de Christopher Kenneally
Avec Keanu Reeves, Steven Soderbergh, James Cameron, David Lynch, Richard Linklater, Martin Scorsese, Lana Wachowski, Andy Wachowski, Christopher Nolan, David Fincher, George Lucas, etc.
Etats-Unis – 2012 – 1h29
Rating: ★★★★★
Spécialisé en post-production, Christopher Kenneally a tenté – avec succès – d’établir un état des lieux du numérique dans tous les aspects du cinéma actuel : caméra, montage, effets spéciaux, etc. Et pour comprendre auprès des plus grands réalisateurs et directeurs photos actuels comment le numérique a métamorphosé leur art, il a choisi Keanu Reeves pour mener à bien une foule d’interviews. Un choix certainement pas dicté par le hasard, puisque l’acteur est en train de tourner son premier film d’arts martiaux, Man of Tai Chi, en s’intéressant de très près à ces nouvelles technologies.
S’adressant aussi bien aux novices qu’aux spectateurs ayant déjà des notions cinématographiques, le documentaire de Kennealy réussit à être extrêmement pédagogique sans jamais se perdre dans des explications plombantes. On suivra donc Georges Lucas comme pionner du numérique avec son controversé La menace fantôme. Qu’on apprécie ou non le travail du réalisateur, il est certain qu’il a marqué un avant et un après. Et à sa suite de voir des réalisateurs comme Fincher ou Cameron repousser les limites de la technique au service de leurs œuvres. A l’inverse, Nolan et son directeur de la photo s‘accrochent plus que jamais à la patine de la pellicule, considérant que le numérique ne leur donnera jamais autant de précision.
Mais ce qui se joue derrière ces changements technologiques ne concerne pas uniquement le rendu visuel et son évolution constante. Il est aussi question dans Side by Side de la place des différents métiers du cinéma, notamment celui du directeur de la photo. C’est une véritable révolution qui est en marche, remettant en cause d’une certaine manière le travail d’équipe au profit de l’omniscience d’un réalisateur qui aurait la main mise sur les divers aspects de son film. Bien entendu, ces points de vue sont à tempérer, et pour ceci, on peut compter sur les vieux de la vieille comme Lynch et Scorcese. Qui résument finalement très justement la problématique : peu importe l’utilisation de l’argentique ou du numérique, au bout du compte, si un film est un bon film, il le restera quel que soit son support. Et inversement…
Side by Side abordera également des sujets plus pointus tels que la capacité aujourd’hui à archiver des films numériques (la solution, ironiquement comme le souligne Scorcese, reste la bonne vieille péloche…), le rapport du spectateur à son immersion alors qu’il se retrouve face à un métrage bourré de CGI ou encore le lien ténu entre art et science. Absolument passionnant de bout en bout, le seul regret face à ce documentaire est qu’il ne soit pas plus long !