Pudibonderie, Illusionisme, Raccolage, et Bla-bla-blas soporifiques

Une grande palme pour cacher un sexe minuscule, genre feuille de vigne en formation ! Avec un titre fleurant bon le "X", Soderbergh a en fait allumé son public en lui promettant la lune dont on n'a vu que la face cachée !
Je déteste ce genre d'escroquerie intello et raccoleuse... Quant à toute la psychologie de bazar qui l'accompagne, c'est intrigant certes mais fastidieux et longuet...

Soderbergh est un illusionniste qui loupe ses tours de close-up ! Mais il a réussi à tromper son monde y compris le jury du festival de Cannes en 1989 ! En séduisant Wim Wenders qui présidait la troupe de marionnettes narcissiques... Le réalisateur réussissait le double exploit d'être palmé pour son premier long métrage, et pour ne pas marcher sur une seule patte, d'être le plus jeune réalisateur a avoir été chouchouté de la sorte.
Il avait même déclaré à Wim Wenders, président du jury en 1989 : "Je suis désormais condamné à vous décevoir..." De fait, les films suivants du réalisateur ne marquèrent pas la saga du cinéma !
Autre fait curieux, aucun acteur ne tira de bénéfice de cette promotion et ne fut starisé : un flop côté casting ! Pourtant, Laura San Giacomo adorablement mutine et perverse à minima, méritait une suite de carrière plus marquante : pourquoi donc s'est-elle tournée vers les films de télé, faute d'offre au cinéma ?
Le titre racoleur a donc attiré en salles presque un million et demi de pigeons voyeurs (ne pas confondre avec voyageurs, bien plus nobles !) qui s'est rué en salles en vue de se "rincer l'oeil" et qui en a été pour ses frais : les images sont aussi pudibondes que les BD de "Bécassine" ou "Ames vaillante" du temps jadis. Il paraît même que cette année-là, alors que le mur de Berlin était démantelé, les allemands de l'est libérés de la tyrannie russe s'étaient rués en masse vers les salles pour être les premiers à se régaler d'images jusqu'alors interdites. La déception fut inversement proportionnelle à la hauteur des espérances. Le seul érotisme qui prévaut dans cette supercherie cinématographique est purement cérébral, et son scénario échafaudé à partir de psychologie à deux balles...
Le scénario s'il a défaut d'être longuet, constitue une analyse des dérives de la sexualité : jusqu'où peut-elle aller ? Les psychologues à deux balles ne manqueront pas de déblatérer sur le sujet mais seuls les psychiatres (les vrais !) pourront y répondre valablement... D'ailleurs, seule la fin permet de tenir bon dans ce récit qui s'éternise de manière décevante. Dans tous les sens, on reste sur sa faim...
la trois (RTBF) le 18.02.2020

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le 22 févr. 2020

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