7 fois plus de chance de se louper...ou pas !


Hors de ces murs vous adopterez tous l'identité de Karen Settman.



Seven Sisters est une oeuvre de science-fiction américano-belgo-britanniquo-français confié au cinéaste Tommy Wirkola réalisateur entre autres de Dead Snow 1 et 2 et d'Hansel et Gretel. Ce long métrage s'appuie sur une perspective peu enviable le contrôle des naissances pour cause de sur-population. Une idée maintes fois vu et revu mais qui prend cette fois-ci un aspect plus intimiste et moins ouvert à un monde post apocalyptique même s'il y a quelques références. On se prend avec plaisir dans le rythme scénaristique qui reste rarement en état de léthargie et qui au contraire enchaîne les péripéties et autres rebondissements avec efficacité . On sent qu'avant de vouloir nous faire plaisir Wirkola a voulu avant tout s'en donner à coeur joie avec lui-même.


La trame du récit est plutôt haletante et développe pas mal de petites sous intrigue sympathique même si certaine est là pour juste meubler. Toutefois, Seven Sister se veut assez dysfonctionnel et maladroit sur certain point; comme les deux énigmes principales sur lequel tout le film repose. En soi elles sont sympas et surprenantes pour celui qui ne voit rien venir; par contre, celui qui devine avant le final (comme moi) se trouve alors plongé dans un monde ou l'exaspération et la frustration seront de guise. Personnellement, je suis étonné de voir tant de personnes affirmer n'avoir rien vu arrivé alors que pourtant ça me paraissait tellement évident et gros comme une maison. Au fur et à mesure que l'histoire avance on se retrouve embarqué dans une multitude d'action assez bien foutue qui n'en fais pas forcément des tonnes et ça fait du bien. Cette proportion à faire courir dans tous les sens nos héroïnes me porte à croire qu'on assiste à un survival dramatique qui se freine dans ses envolés dithyrambiques pour laisser suffisamment de place à la dramaturgie.


La mise en scène du cinéaste Tommy Wirkola est accomplie sans pour autant être faramineux. Je ne sais pas pourquoi mais en visionnant Seven Sister je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux films Divergents et Hunger Games, comme si leur construction était la même, comme un manque rapprochement d'identité dans leurs réalisations. La plongée dans ce monde chaotique est assez réussie surtout quand on voit le budget. Ce filtre de couleur grisâtre fonctionne bien avec les différents décors et autres costume qui se prête totalement à cette épopée cauchemardesque et se traduit par de beaux plans décrivant cette société futuriste et pourtant pas si lointain.


Les effets numériques sont techniquement aboutis et bien mise en place, je pense en particulier au moment où les 7 soeurs sont toutes ensemble. Le compositeur norvégien Christian Wibe est de retour au côté de son concitoyen Tommy Wirkola avec qui il a travaillait sur les titres d'horreurs "Dead Snow" (2009) et "Dead Snow 2 " (2014). Sans pour autant être mauvais j'ai trouvé sa compo un peu trop en retrait et pas assez marquante même si quelques pistes restent sympathiques.


Le plus intéressant vient s'en conteste de Noomi Rapace et de ses multiples personnalités. Le jeu de l'actrice est impeccable ! Elle incarne à merveille le rôle des 7 soeurs appelées "Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi et dimanche" , franchement bravo à elle! Problème, elles sont toutes de gros, très très gros stéréotypes, on ne pouvait pas rêver mieux. L'intello qui est forcément la binoclarde timide, la délurée qui est infailliblement la blonde flashi bimbo, la rebelle qui est inévitablement celle aux cheveux courts qui sourit sourie jamais en mode Bad girl, la maniaque qui est certainement celle qui s'habille avec des vêtements de vieille mégère ... En bref les différentes apparences des demoiselles sont grossièrement établies par des clichés vieux comme le monde.


Et le soucie vient donc du fait que l'on perd toute substance psychologique au détriment du physique. À un point où il n'est pas évident de s'attacher à elles. À la limite il y en aurait une ou deux avec qui on peut ressentir de l'empathie mais c'est peu suffisant à mon gout. Après ce sont ses caractérisations si grossières qui permettent de les identifier et de comprendre rapidement qui elles sont et comment sont chacune d'elles; et dans un film de même pas 2 heures par le temps de présenter correctement chacune des 7 soeurs à part passer par ces fameux clichés. Pour le coup un choix de réalisation que je peux comprendre mais qui reste quand même un peu bas du genou.


Genre il y en a une seule capable d'être intelligente, une seule taillé pour se battre, une seule adroite à la sensibilité... En gros c'est vraiment un peu trop caricatural mais bon ce n'est pas non plus la fin du monde. Mais je le répète la comédienne confirme son talent et le démontre tout du long avec un talent certain. Vous vous doutez bien qu'avec 7 personnages incarnés par Noomi Rapace il y a très très peu de place pour des seconds rôles, et pourtant, il y en a un qui se démarque remarquablement Willem Dafoe, chose normale quand on connaît l'acteur.


Quant au méchant incarner par Glenn Glose ses motivations est totalement justifiés et compréhensibles que je viens à éprouver de l'empathie pour elle. Je la reconnais tout de même un brin trop théâtrale. Un problème assez majeur c'est que le film avance beaucoup trop vite, tellement qu'on n'a pas le temps de s'attacher ni de réellement s'émouvoir quand il arrive un malheur à l'une des sept.


CONCLUSION :


Seven Sisters est une survival science fiction-dramatique qui fonctionne plutôt bien et qui allie de surprenant rebondissement à une succession d'intrigue plus ou moins maîtrisée et qui donne lieu à un final marquant, enfin si on la pas devinait avant. Le défaut premier de cette oeuvre est qu'elle ne sait pas trop où elle va ce qui fait que par moments on s'y perd un peu. Mais le cinéaste réussit tout de même au final à livrer une version futuriste de notre monde assez inhumain qui étrangement en y pensant pourrait devenir réel dans un prochain futur pas si lointain que ça.

B_Jérémy
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le 30 oct. 2018

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