Noomi Rapace tabasse, au sens propre comme au figuré. Sept fois plus que d’habitude, à l'image des nombreux rôles qu'elle incarne. Sept soeurs jumelles nées sous un régime de l’enfant unique, qui, pour échapper à la cryogénisation, ne vont chacune avoir le droit de sortir de chez elles que le jour de la semaine correspondant à leur prénom, attribué en fonction de leur ordre de naissance. Pas de bol pour Lundi!… Sous l’oeil de leur grand-père pendant leur jeunesse, elles vivent donc entre elles, laissant libre cours à leur propre personnalité tant qu’elles sont enfermées, mais prenant chacune leur tour l’identité de Karen Settman dès qu’elles sortent. On se doute que cela ne doit pas être très facile au quotidien et on n’ose même pas imaginer à quoi ont du ressembler leurs crises d’ado… Cela fonctionne ainsi pendant trente ans, jusqu’au soir où Lundi ne rentre pas.


Là commence l'action avec un grand A, très très efficace. Les combats sont impressionnants, les minutes filent sans qu’on les voit passer. Et Noomi Rapace est vraiment bluffante dans sa schizophrénie de rôles, même si on constate que certains lui vont mieux que d’autres: efficace et un peu "habituelle" en Jeudi avec ses allures de garçonne combative mais légèrement moins convaincante en "girly" Samedi. Les différentes personnalités des soeurs sont d’ailleurs assez intéressantes, suffisamment distinctes pour qu’on puisse à peu près s’y retrouver mais sans (trop) tomber dans le stéréotype. C'est réellement la bonne idée du film. Mais le pur divertissement prend le pas sur le reste, certains "faux rebondissements" tombent à plat et on finit par deviner beaucoup de choses, si bien qu’on n’est plus franchement étonnés quand elles arrivent…


Les questionnements liés à l’identité et à la politique de natalité ne servent plus que de toile de fond et le message se brouille au fur et à mesure dans un ensemble très manichéen tellement les gentils sont gentils (ils font plein de gosses) et les méchants franchement méchants, sans aucun doute. Que fait-on alors des problèmes évoqués au début, comme le taux de natalité? Certes, il s’agit d’un thème mainte-fois repris en science-fiction, que ce soit en littérature ou à l'écran. Mais ce n'est pas une excuse pour aussi peu l'approfondir : il se contente avant tout de servir de prétexte à l'histoire. De même, on parle de politique de l’enfant unique et de crise identitaire, sans faire le lien entre les deux. A peine une phrase également sur le fait que les jumelles soient orphelines. La bannière la plus fièrement levée est celle de la famille à tout prix (en l’occurence celle formée par la fratrie), très "américain" finalement. Et même si l’histoire est assez dure et enchaine les scènes violentes, on n’échappe pas à la petite morale sur fond de rédemption. C’est un super divertissement, vraiment. Mais cela aurait pu être tellement plus si la dystopie dépeinte ici n’avait pas été réduite à un film d’action.

Blan_dine
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le 17 sept. 2017

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Blan_dine

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