Vous ne devinerez jamais la fin de cette ''critique''...

J'adore...le film sur son affiche te chie à la gueule un truc du genre « vous ne devinerez jamais la fin ». Là, je me sens plus, mon slibard Jules est au bord de l'explosion. Une affiche qui ose me défier en se foirant à moitié au passage parce que le coup de ''lol, y'a un twist à la fin mais tu sauras pas lequel vu que pour une fois on a payé le scénariste en tickets restos et plus seulement en urines dans les godasses'' c'est pas terrible pour surprendre le manant.


Et là...tu me connais, parfois je suis un connard imbu de sa personne, alors bon je me sens supérieur là, sur le parvis du Mk2 Bibliothèque avec ma petite Morris au bord des lèvres, gonflé d'orgueil et rabaissant, pour changer, le boulot d'un autre. Critiquer, un truc facile, de planqué même, un truc basique à faire derrière son ordinateur ? Quand bien même, allez dont cracher si vos muqueuses sécrètent.


J'écrase ma clope sur le bitume en mirant doucement l'affiche de la prochaine bouse estampillée Tom Cruise et m'engouffre dans le cinéma pour aller mater Seven Sisters. L'orgueil, tout ça, oubliez pas. Les œuvres comme ça, on y va sans jamais vraiment y croire ou alors on a l'intérêt cinématographique d'une tanche, n'en déplaise à mes compatriotes aquatiques. Tu te dis pas que ça va révolutionner les choses ni te refiler la claque de ta vie, encore plus forte que celle que t'as foutu ton vieux en 99.


Cul posé, mine d'autoroute remplacée par la nationale, apportez-moi dont le divertissement que je suis venu chercher pour passer le temps. On cause on cause, ça cause ? Ouais, bien, surpopulation, le monde va mal, trop de gamins, ça déglingue trop dans les chaumières, jusque là rien de nouveau sous le soleil. Willem Dafoe en sugar daddy élève des septuplées, avec la politique de l'enfant unique ça risque de la foutre mal. L’hôpital où accouche la mère régule rien, et hop ellipse de trente piges.


Quand t'as un Dafoe t'as souvent un méchant pas beau... La fin du bousin n'est pas aussi évidente on vous dit ! Exit le vilain à tête de singe.


Sept Rapasdepic à la baraque ça en fait des chiures dans les coins, des becs cassés et autres joyeusetés de volatiles. Sept Noomi Rapace c'est pas mieux, c'est sept emmerdes multipliées par sept autres pour ce qui concerne les énormes incohérences et maladresses de l'histoire. Passons alors sur les prénoms choisis pour nos héroïnes parce que sinon on en aura plus finit avec les blagues sur ces gredins de parents qu'ont trop envie d'être les plus originaux en appelant leurs chiards Christ-Opher ou encore Kyllianne, Kilian, Kyllian, Killyane...excusez, la bile a ce goût là.


Un jour, ça pète leur petit arrangement sur le dos de la loi. Un lundi. Font chier ces lundi, la planète s'accorde pas mal là-dessus d'ailleurs. Bref, chaque jour en temps normal, Rapace/Karen est incarnée par une des sœurs. Ça tenait jusque là, personne se demandait au bureau pourquoi la Karen était coinssos le lundi, camée le mardi, badass le mercredi, lesbienne le jeudi et intello le vendredi, quid des deux autres, de toute façon elles ont jamais vu une salle de classe de leur vie. Un lundi, donc, Lundi de son petit nom ne rentre pas au bercail.


L'angoisse sa race, vlà que Lundi se barre on ne sait où... J'entends résonner une voix lointaine « tu es trop con, tu ne devineras jamais la fin de mon film, hihi ». Mardi enquête le jour suivant sur l'étrange disparition de la frangine ; l'engrenage du scénario s'enclenche enfin. En moins de deux, la belle se fait mettre à l'amende par la maréchaussée des naissances qui, ce jour-là, n'était pas trop occupée à traquer du bébé clandestin dans les bidonvilles de sucettes goût lait maternel.


Le gouvernement apprend l'existence des sœurs ; c'est l'heure de l'exécution sommaire. Ça dégomme de partout avec une violence, ma foi, fort distrayante. Une sœur y passe mais laquelle ? Surprise, toujours. Pas d'importance. La suite du récit n'est pas très utile à narrer, le schéma scénaristique suit son court en te faisant découvrir petit à petit quelques horreurs dans ce monde d'apparence si parfait (je tente de me convaincre au même moment) jusqu'à un final qui ne s'encombre pas longtemps d'une quelconque morale.


Seven Sisters, derrière son accroche à la limite du pathétique pour engranger plus d'entrées est franchement pas un mauvais lot. Le côté dramatique comme l'action fonctionnent bien, t'es pas lassé pour un sou en fin de projection. De quoi remplir son dimanche après une semaine bien casse burnes. Fallait pas davantage. Par contre, ouais, c'est cousu de fil blanc quand bien même on tenterait de te rendre le truc inattendu. Et puis cette fin à la mords moi le nœud n’égaye pas vraiment ton intellect, ceux qui ont vu sauront.

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le 5 sept. 2017

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Fosca

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