Attention, spectateur, spectatrice, toi qui entre dans cette salle de cinéma, sache que là où tu mets les pieds, tu auras besoin d'être tolérant et de parfois laisser passer quelques couleuvres. En effet, Seven Sisters marche en continue le long d'un fil tenu, celui de la cohérence, et votre capacité à ne pas tomber va dépendre de votre tolérance. Autrement dit, ça passe ou ça casse. Le postulat de départ est lui-même casse-gueule et on pouvait craindre le pire. Fort heureusement, en ce qui me concerne, le pari est gagné. Les incohérences sont habituelles au cinéma, même dans les meilleurs films, le plus important étant qu'elles ne nous sautent pas au visage et nous sortent du film. Dans le cas qui nous intéresse, Seven Sisters s'en sort plutôt adroitement, quand bien même par moment, les évènements se déroulent de manière un peu forcée. Mais rien de dramatique.


Le bon point revient à l'interprétation de Noomi Rapace et à l'écriture des sept sœurs en question. Elles ont effectivement toutes leur petit caractère et des traits spécifiques qui les rendent identifiables (si ce n'est peut être Wednesday). La prouesse technique est stupéfiante, dans le sens à aucun moment, on se dit que Noomi Rapace est répliquée à plusieurs reprises. La magie du cinéma...


L'intrigue en elle-même est correcte sans atteindre des sommets. Le twist se devine assez rapidement mais qu'importe, le suspense n'en est pas moins intact tant on se soucie du sort des sœurs. Le cadre science-fictionnel ne sert en fin de compte que d'arrière plan mais la mise en scène l'exploite à merveille : on ressent la surpopulation, on ressent la répression, on ressent la prolifération des déchets que cette société implique, alors que les trois quarts du film sont tournés en intérieur.


Seven Sisters devient donc un essai transformé pour moi dans la mesure où je ne vois rien à lui reprocher, j'ai passé un excellent moment et la fin a même presque réussi à me tirer une larme. Je le recommande chaudement, mais soyez en conscient, il risque de ne pas plaire à tout le monde.

remimazenod
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le 2 sept. 2017

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Rémi Mazenod

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