Malthus a raison. Quand il y en a pour un, il y en a pour deux..mais nettement moins!

Nous sommes en 2073. La Terre est surpeuplée. Le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée strictement par le Bureau d’Allocation des Naissances, dirigé par Nicolette Cayman . Confronté à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses 7 petites-filles et de les garder cachées dans un appartement.

Enfants cryogénisés
Seven sisters est une coproduction franco belgo britannique réalisée en 2017 par Tommy Wirkola, réalisateur du dyptique comico-horrifique Dead snow et d'Hansel et Gretel. Cette fois, le réalisateur norvégien s'attaque à un film futuriste dans lequel ceux qui gouvernent limitent de façon rigide les naissances par tous les moyens et sans états d'âme. Pour résoudre le problème, ils décident de cryogéniser les enfants des familles ayant plus d'un enfant. En cela, cette fiction constitue l'aboutissement regrettable de la situation que nous connaissons actuellement sur la terre: surpopulation, déforestation, montée des eaux, migration des populations...

Tommy Wirkola signe ici un film assez long de plus de 2 heures, vitaminé sur le plan de l'action et comportant pas mal de scènes violentes. Personnellement, j'ai tout de même trouvé que le film "radotait" un peu dans sa volonté de rappeler au spectateur les liens qui unissent les sept soeurs filmées dans leur appartement et dont chacune sort une fois par semaine sous le nom de Karen Sellman.
C'est cependant dans la deuxième partie du film que la mise en scène s'essouffle, le film souffrant de pas mal de temps morts et d'incohérences.

Wirkola aime cette fraterie/sororité et tous ses efforts à l'écran ont pour objectif de démontrer que les sept personnages joués par Noomi Rapace sont aimables. De plus, le contexte global et les décisions radicales des décideurs sont caricaturées par le réalisateur au nom de la cellule familiale individuelle. C'est ainsi qu'il compare indirectement les solutions radicales adoptées par cette société du futur à la solution finale de triste mémoire et ce, pour frapper les esprits.

Film nataliste
Le problème essentiel de cette fiction est son coté nataliste et pro famille. En effet, expliquer que l'on ne peut pas contrôler les naissances ou les limiter pendant tout le métrage même en cas de surpopulation est une prise de position difficile à justifier. De même, clamer que l'on peut avoir des enfants alors que l'on n'a aucun moyen pour les élever est une prise de position irréaliste.

Ces points de vue sont d'autant plus irréalistes qu'ils sont le fruit de la réflexion artistique d'un réalisateur qui habite un petit pays (la Norvège), peu peuplé (de gens responsables) et sans migrants. Cela me rappelle beaucoup les points de vue natalistes des insouciants bobo qui donnent des leçons sur les plateaux de télévision toute la "sainte journée".

Casting
Sur le plan du casting, certains ont considéré que l'actrice avait réalisé une performance en interprétant 7 rôles. Dans le film, j'ai trouvé que Noomi Rapace a l'expression qu'on lui connait habituellement, quels que soient les personnages interprétés, celle d'une jeune femme aux aguets avec, ici, une coupe et une couleur de cheveux qui change 7 fois.
Tommy Wirkola a "fait mouche" en confiant le rôle de Nicolette Cayman à Glenn Close (qui avait signé son grand retour dans The lost girl) habituée aux rôles de méchante et que les années ont rendu physiquement assez effrayante. Elle est l'actrice idéale pour jouer le rôle de l'eugéniste politicarde sans scrupules.

La bande originale du film est excellente.
Le film a été tourné en Roumanie.

La question qui subsiste est de savoir si Seven sisters est compatible avec les engagements de la COP21 très exigeante en matière de rejets de CO2. En revanche, le film devait plaire à Christine Boutin.

Ma note: 5/10