Après la vague de biopics en tout genre et l’overdose de super-héros, sommes-nous en train d'assister au début de la mode des films dans l’espace ? Après Gravity et Interstellar pour ne citer qu’eux, voici The Martian.


Ne le cachons pas, revoir Jessica Chastain et Matt Damon un an seulement après Interstellar donne sincèrement un air de déjà-vu, le hasard du calendrier jouant contre Ridley Scott. Pourtant, The Martian se démarque de ses deux prédécesseurs par son ton presque comique. Oui, vous avez bien lu. Oui, c’est bien l’histoire d’un astronaute qui se retrouve seul sur Mars. Oui, c’est souvent drôle.
Matt Damon aka Mark Watney ne panique jamais quant à sa situation (en même temps ça ne servirait pas à grand-chose) et adopte un ton léger en balançant des vannes aux webcams sur lesquelles il enregistre son quotidien. D’abord surpris par cette attitude, je me suis finalement laisser happer par cette ambiance tout sauf dramatique. On a donc droit à la survie d’un astronaute sur Mars avec de la musique disco en fond sonore pendant que sur Terre on s’active pour aller le récupérer. Pour être honnête, cette volonté de dédramatiser a un côté rafraichissant bien que ça semble décalé par rapport au thème.


Toutefois, c’est aussi le point noir du film. La tension dramatique est nulle, non-existante. Même lorsqu’on s’approche du climax, notre astronaute solitaire prend le temps de sortir une vanne sur Iron Man alors que sa vie est en jeu. Comme dit plus haut, c’est rafraichissant mais c’est aussi perturbant puisqu’on attend plus de sérieux de la part du gratin de la NASA qui essaye de sauver une vie au risque d’en perdre cinq de plus.
Le casting est plutôt bon dans l’ensemble, même si j’ai trouvé que Donald Glover/ Childish Gambino cabotine un peu, s’inspirant très certainement du personnage d’Abed dans Community qu’il a côtoyé plusieurs saisons. Ceci dit, les scènes en sa présence sont assez drôles et puis j’aime bien sa musique, donc il est pardonné.


Au final, que retiendra-t-on ? Ridley Scott réalise un beau film esthétiquement parlant et se voit épaulé d’un casting 4 étoiles. On pourrait presque cataloguer le film de « feel-good movie dans l’espace ». Ça ne veut rien dire, on est d’accord. Le manque de tension dramatique et les gens qui se regroupent devant des écrans géants dans le monde entier pour suivre en direct le sauvetage dans l'unique but de caser des scènes de liesse sont les deux gros défauts et font baisser la note, mais finalement on ne peut pas nier qu’on passe un bon moment devant le long-métrage.
Par contre Matt, c’est la dernière fois qu’on fait autant d’efforts pour aller te chercher ; tu restes à la maison maintenant.

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le 23 oct. 2015

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Jake Elwood

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