Pépite du film noir à la française, ceux de la décade 70, qui ont sondé la France Giscardienne , photographiant les débuts du chômage de masse, la fragilité des territoires péri-urbains ; univers social ruiné par des promoteurs immobiliers assoiffés de rentabilité et soumis à des petits patrons roublards, mesquins et viscéralement cupides. Univers carcéral pour utopie fanée, miné par la solitude et l’ennui. Marécage urbain dans lequel aucune échappatoire ni aucune grandeur d’âme n’est possible. La France des dimanches de merde avec leurs gueules de bois, où toute dignité est absente, morte née ; celle de la poisse qui colle aux chaussures vernies. Cette France en imperméable triste à mourir, vivant dans des pavillons insalubres. La France des pauvres hères qui crie quand elle se sent acculée, qui ment pour faire croire que le flouze coule à flot. Cette France au bord de l’abîme depuis 4O ans, celle qui a engendré des criminels infanticides et parricides, des malades mentaux par dizaine de milliers, des alcooliques et toute sorte de faits divers insondables.