Windows sur cour
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Après la vague des long-métrage filmés caméra à l’épaule (appelée communément « found-footage » et sa branche dérivée du genre où on faisait croire au spectateur plus ou moins crédule que ce qu’il voyait à l’écran avait été filmé par des vidéastes amateurs), voici une nouvelle mode : celle des films constitués essentiellement d’interfaces et d’écrans divers (smartphone, caméras de surveillance, écrans d’ordinateur, …). On a eu « Unfriended » qui se servait de cela pour nous terroriser avec, il faut l’avouer, un certain brio et voici venu « Searching, portée disparue » qui revêt les atours du thriller basée sur une disparition. Pourquoi pas ? Mais une chose est sure, c’est qu’à la vitesse où va le progrès, ces films s’apparentent à des produits de consommation cinématographique immédiate. Ils seront, en effet, certainement très vite dépassés, périmés même, ou relégués au rang d’antiquités ou de curiosités dans le paysage d’un septième art qui n’a pas connu autant de bouleversements qu’aujourd’hui. Ensuite, si l’intention est louable ou en vaut une autre, ce film est beaucoup moins réussi que son collègue dans l’horreur, la faute à un scénario un peu tiré par les cheveux, notamment sur la fin, et des longueurs.
Fait louable pour une série B de ce genre, le réalisateur et son scénariste tentent durant un bon quart d’heure de rendre attachants les personnages, de manière à ce que ce qui leur arrive impacte davantage notre sensibilité. Le problème, c’est que le processus formel mis en place ici est par la force des choses peu chaleureux (une succession de chats, d’images vidéo ou encore de conversations SMS). Difficile dans ces conditions d’avoir une quelconque empathie pour les personnages. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’ils soient agaçants. Le début nous semble donc bien long et lorsque la disparition survient et que la recherche d’indices commence, « Searching, portée disparue » devient un peu plus intéressant. Mais plutôt que d’être direct et d’éviter toute circonvolution inutile, le long-métrage prend parfois un peu trop son temps et nous ennuie sporadiquement. Avec vingt minutes de moins, il aurait été doublement efficace. Et parfois, avec le nombre d’écrans et d’informations mises à notre disposition sur l’écran, c’est un peu nébuleux pour nos yeux et pour notre esprit. Contrairement à l’expérimental « Timecode » vieux de vingt ans (avec son écran divisé en quatre avec quatre histoires [spoiler]différentes), le cinéaste n’arrive pas toujours à guider notre regard où il doit l’être. Enfin, le retournement de situation final nous apparaît quelque peu grossier et invraisemblable, bien que surprenant. Il ajoute une couche artificielle à un script qui n’en avait pas forcément besoin. En somme, ce second essai dans le genre est moyennement réussi et surtout moyennement captivant.
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Créée
le 13 sept. 2018
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