Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers:
Quoi?! Montrer le corps des femmes fait de l'audimat?! Manquerait plus qu'on choisisse les actrices pour leur physique aussi...
Good news is no news
Fox News, média TV d'info et d'intox est la chaîne préférée de Donald Trump. Alors quand une présentatrice vedette lui pose des questions désobligeantes sur sa goujaterie rétrograde, infantile et obscène, c'est le début d'une crise médiatique.
La guerre des sexes n'aura pas lieu
Le cinéma américain peut s’enorgueillir d'une longue tradition de films quasi journalistiques qui investissent les institutions du pouvoir et des médias pour mieux en exposer le cynisme. Ce cinéma est très documenté et très précis dans les ambiances qu'il présente.
Scandale s'inscrit dans cette veine. Le rythme est donc particulièrement effréné pendant tout le 1er tiers du film et questionne le milieu journalistique sur son traitement de l'information quand le but du jeu consiste à obtenir un gros score d'audimat.
Mais bon, ça c'est juste un prétexte pour dire du mal de Fox news et mettre en lumière des comportements machistes faussement anodins qui renvoient systématiquement les femmes à leur corps ou à leur apparence.
Car très vite, le film aborde son vrai sujet: la libération (ou pas) de la parole des victimes de harcèlement et de chantage sexuels. A travers le parcours croisé de 3 femmes fonceuses, battantes et carriéristes, le film explore les rapports de force dans l'entreprise et les contradictions personnelles ou professionnelles qui interviennent quand il s'agit de "choisir un camp". Le traitement est vif, incisif et ne se prive pas d'humour.
Loin de la leçon théorique de féminisme, le film est la démonstration qu'on peut aborder frontalement une problématique sociétale lourde en en faisant un divertissement intelligent et percutant.