Ah, l’enfance. Cette période de notre vie où on regarde des films où tout se passe comme dans le meilleur des mondes et qui ne cessent de nous émerveiller. Des films qui nous font rêver, qui nous donne envie d’être comme le personnage principal de notre âge. Des films qui nous font aller voir papa et maman pour leur dire qu’on veut aller à Marineland pour nager avec les orques. L’enfance.
Sauvez Willy fait partie de ses films que j’ai regardés en boucle des après-midi entière en étant gosse avec ma vieille VHS enregistrée sur le magnétoscope d’un autre âge de mes parents. Puis est arrivé l’ère du DVD et la fin de l’enfance, si bien que si je gardais le film dans un coin de ma tête, je ne m’y suis plus attardé. J’ai finalement décidé de rejeter un coup d’œil à ce rêve d’enfant, voir comment le film avait vieilli (22 ans maintenant…putain, que chui vieux) et surtout si l’histoire me parlait autant, avec le regard plus critique que j’ai à présent. Résultat ? La magie fonctionne toujours ! Alors oui, l’histoire prend une tout autre signification, les méchants sont hyper caricaturaux (et même un peu passifs) et on peut rire de certains passages (genre les vieux bourrés sortant « Nice whale » lorsque l’orque leur passe devant sur la remorque). Oui le rythme est un peu longuet, l’élément perturbateur n’intervenant au final qu’à la moitié du film. Mais on l’aborde aussi d’une autre façon. Un regard critique sur le système des familles d’accueil, une revisite du mythe de la Belle et la Bête et surtout un puissant message de liberté. Sauvez Willy c’est tout ça : un film pour enfant dans les moindres détails de sa trame, mais un film qui porte également un message pour les plus grands.
Le casting aligne quelques tête qu’on connait un peu mieux (ah ben tient, Michael Madsen et Michael Ironside dans un film pour enfant…ça change de Reservoir Dogs ou de Total recall). Globalement, c’est plutôt correct, que ce soit avec les enfants ou les adultes. Rien de bien flamboyant, mais ça fonctionne. Sans oublier bien sûr la légende Keiko, probablement l’orque le plus célèbre du monde avec Shamu. La vedette du film, sans aucun doute, et qui nous fait là un des meilleurs spectacles du monde. L’alchimie entre lui et Jason James Richter est incroyable et donne toute la puissance de ce film.
Et alors, est-ce qu’il a bien vieilli ? Chose surprenante, la réponse est oui. Ce film est probablement l’un des films des années 90 qui a le mieux vieilli, après Jurassic Park. La mise en scène est très classique, dans le plus grand respect du cahier des charges d’un film pour enfants, réussit à capter l’alchimie entre les deux têtes d’affiche et à transférer l’émotion. J’ai bien aimé le thème principal, en parfaite adéquation avec l’esprit du film. Les décors sont super et les effets spéciaux toujours aussi efficaces. Même les incrustations sur fond vert se remarquent à peine.
Bref, Sauvez Willy est à l’image de son personnage : intemporel. Un film qui fera rêver petit et grand, en nous émerveillant avec cet animal magnifique qu’est l’orque. Si après ce film, vous ne voulez pas être soigneur à Marineland ou devenir océanologue, je vous conseille de le regarder une nouvelle fois.
