“On est tous égaux”, quelle belle phrase de communiste criée au paradis du capitalisme.

Sans filtre nous montrent à travers nos protagonistes 100% clichés comment le principe de système et de société n’est qu’une illusion et qu’il ne tient à rien.
Autant du côté capitalisme que du côté communiste, la société n’est qu’illusoire.

Il déconstruit d’abord entièrement le principe de capitalisme, de patriarcat et de tout ce qui s’en approche : le pouvoir, l’influence et évidemment l’argent.
Il nous montre à quel point ces choses ont rendus aveugle les profiteurs et qu’ils ne sont plus qu’une critique d’eux même et des autres. Entre le chef d’entreprise qui nous dit clairement : « Je vends de la merde » (ce choix d’Östlund n’est évidemment pas un hasard), entre le couple vendeur d’armes explosives lutant pour une paix mondiale, ou encore la scène de l’équipe du bateau se retrouvant forcé de faire du toboggan pour le spectacle d’une riche, il y a de quoi faire. Ces scènes nous exposent comment les gens « supérieurs » n’ont plus les pieds sur terres depuis longtemps et comment ils sont totalement déconnectés de la réalité, coincés en haut de leur nuage doré.

Ainsi, ce film nous montre tout simplement ce que vaut la fierté d’un homme dans sa montre à 150k€ à un endroit où plus personne n’est là pour la regarder, absolument rien.

Cependant, le capitalisme n’est pas le seul à en prendre un coup. Le communisme n’est pas épargné non plus.

L’effondrement de leur ancien système, à donner naissance à un pseudo communisme où ils étaient tous égaux ! Une nouvelle société… qui ne mène à rien.
Et c’est finalement la plus grande victime de leur ancien système capitaliste qui les rejoint, et voulant quelque chose d’encore plus égalitaire… elle refonda exactement le meme principe qu’avant, mais en société matriarcale.
Et ça ne mènera à rien non plus.

Tandis que la première séquence commence face à un homme mis à nu dans une société faisant commerce des corps où il n’est qu’un individu dans une masse, il termine à un endroit où il n’y a plus de société et où il se retrouve en tant que sujet clé.

Ce qu’on peut retenir de Sans filtre, c’est peut-être qu’il vaut sûrement mieux compté sur sois-même que sur l’illusion qui nous gouverne.

nthn_devill
9
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le 11 oct. 2022

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