« Rush Hour » reprend à peu près tous les poncifs des buddy movies policiers des années 80-90, sans apporter grand-chose au genre. L’idée de faire collaborer un flic américain exubérant avec un homologue chinois, peu après la rétrocession de Hong Kong, aurait pourtant pu donner quelque chose d’intéressant.
Mais visiblement Brett Ratner est davantage motivé pour filmer les pitreries de l’insupportable Chris Tucker, qui incarne probablement ici l’un des policiers les moins discrets et les plus grotesques du cinéma américain. Entre sa voix aigüe, ses blagues qui tombent à plat, et ses mimiques cabotines qui louchent du côté d’Eddie Murphy (ce n’est pas un compliment), difficile d’apprécier ses scènes… qui constituent au moins 80% du film.
Ceci dit, son comportement est en adéquation avec l’humour gamin et pas drôle du long-métrage. Ajoutez à cela une histoire d’enlèvement fade, incohérente, et déjà vue (franchement, on devine qui est le méchant dès le générique…). Une réalisation sans aucune personnalité et à la limite du fonctionnel (mais qui a monté cette fusillade finale, où les images semblent juxtaposées aléatoirement ?). Une BO pas terrible du pourtant renommé Lalo Schifrin (désolé mais l’instrumentation pseudo asiatique quand Jackie Chan débarque, c’est non !).
Heureusement, Jackie Chan est là. Beaaaaaucoup plus supportable que son comparse (en même temps, n’importe quel acteur serait considéré comme sobre à côté de Chris Tucker), il nous gratifie surtout de nombreuses cascades et autres joyeusetés, qui sont toujours agréables à regarder. L’inexplicable succès de « Rush Hour » sera un tremplin pour l’acteur de Hong Kong, qui fera quelques années de carrières aux Etats Unis.