Cette critique fait partie de la liste "Resident Evil au cinéma" et "Un film, des scénarios"
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Le film:


Eh bien, cela faisait longtemps que je n'avais regardé Resident Evil 1 soit R1).
Je dirai plus d'une décade, suffisant pour prendre du recul sur ce cas précis.
Lorsque je l'ai vu en ce temps-là, j'étais fortement imprégné par les trois épisodes vidéoludiques de Resident Evil. Et le fait que le film d'Anderson ne soit pas une adaptation fidèle, m'avait profondément déçu...


Ce n'est pas pour autant que je vais annoncer que ce R1 est un chef d’œuvre! Mais ceci dit, je viens juste de passer un moment pas vraiment désagréable.
Si l'on exclu la "trahison" envers la storyline du jeu original, il n'y a guère que quelques détails franchement regrettables: la première de toute est l'introduction de ce personnage d'Alice.
Je n'ai absolument rien contre le fait que le personnage principal soit féminin, cependant j'aurai préféré y voir une Jill Valentine (co-héroïne du jeu) en lieu et place de cette Alice...
Il y a aussi le fait que pour un film présentant des zombies et un "Lickers" (créature issue du jeu Resident Evil 2), nous n'y voyons aucune scène graphique (gore).
Et ce, malgré le classement "R" de la MPAA...En l'état, ce R1 ne méritait guère mieux qu'un "PG 13".


Il y a peu d'éléments repris du jeu: le manoir n'apparait que très brièvement (au contraire du jeu) et le film se déroule quasi-intégralement dans le "Hive" (la Ruche), soit un complexe de laboratoires de recherche.
Manque à l'appel tous les persos du jeu - dont le S.T.A.R.S (équipe para-militaire travaillant pour Umbrella Corporation), la Plante 42 (végétal mutant), le serpent géant, les Hunters (créatures simio-reptiliennes), la Chimère (mi-homme mi-mouche), les araignées géantes, les abeilles disproportionnées et enfin le Tyrant.


A la place, on y trouve de nouveaux persos et une I.A du nom de Red Queen, qui gère le "Hive".


L'interprétation reste dans la moyenne et Jovovich (excepté sa propension à se la jouer "Matrix-like, c.a.d courir sur les murs en pratiquant les arts-martiaux, gimmick s'aggravant dans les séquelles suivantes) se partage l'affiche avec la badass Michelle Rodriguez.


La réalisation nerveuse d'Anderson est loin d'être honteuse, mais les CGI sont d'assez vilaine facture (n'est pas ILM qui veut).


En résumé, ce R1 remonte un peu dans mon estime (chose que je croyais inconcevable) et propose une variation qui est plus ou moins supportable.


Le cas Romero:


Titre du scénario : Resident Evil
(7 Octobre 1998)
Scénario de George A. Romero & Peter Grunwald, d'après le jeu vidéo "Biohazard" (titre original Japonais, devenu à l'international "Resident Evil") de Shinji Mikami pour Capcom.


Les personnages:


Chris Redfield: sans profession spécifiée et petit ami de Jill.
Jill Valentine: membre du S.T.A.R.S.
Albert Wesker: leader d'Alpha team du S.T.A.R.S, travaillant officieusement pour Umbrella Corporation.
Ada Wong: scientifique travaillant pour Umbrella Corp.
Barry Burton: membre du S.T.A.R.S et ami dévoué de Wesker.
Rosie Rodriguez: membre du S.T.A.R.S, dont l'apparence athlétique et ethnique, renvoie curieusement au perso de Rain dans le film d'Anderson, interprétée par...Michelle Rodriguez!!!
Brad Vickers: membre du S.T.A.R.S.
Tyrant: créature humanoïde biomécanique créée par la division Armes Biologiques d'Umbrella, dotée de griffes gigantesques.


L'histoire:


Cela commence par une scène où des hommes se trouvent dans une salle de vidéo-conférence. Nous ne savons ni où, ni quand.
Ils visionnent la VHS d'une caméra de surveillance. L'image granuleuse nous montre un laboratoire de recherche. Nous y voyons le Dr Marcus qui semble grandement affolé et fixant avec horreur des ombres sur le mur d'en face. Des cris de souffrance se font entendre, puis la caméra reçoit un choc, vacille puis tombe sur le sol. L'ombre d'une main difforme apparait l'espace d'un instant dans le cadre, puis disparait.
L'image est remplacée aléatoirement par de la neige statique. Lorsque l'image réapparait, nous voyons dans le coin supérieur gauche, une silhouette voûtée qui semble manger...la chair d'un cadavre!


Nous sommes à présent dans une ferme, où un vieil homme s'occupe d'un cheval. Il est accompagné de chiens et tente d'amadouer l'étalon pour le faire rentrer dans l'écurie.
Soudain, les chiens se figent.
Ils grognent en direction des bois.
Le cheval est nerveux.
C'est alors que des formes indistinctes foncent vers le corral puis sautent sur le vieil homme...


A l'aube dans une base militaire, une équipe de soldats armés se dirige vers un Huey (surnom de l'hélicoptère Bell UH-1, qui a servi au Vietnam, entre autre) et décolle rapidement.


Autre lieu. Nous sommes dans un appartement, où un couple dort.La jeune femme se réveille brusquement à cause d'une vibration contre son corps: c'est son micro-émetteur UHF. Elle se lève avec précaution, va dans la salle d'eau et se met une oreillette:
"-Valentine...Code d'activation?"
Ce faisant, elle décachette une enveloppe sur lequel est inscrit un code "29-RC-3735".
La voix dans l'oreillette confirme.
Elle soupire puis se dirige vers un placard, qu'elle ouvre. Insérant une carte magnétique bleue dans une fente cachée, un second placard secret coulisse: elle y récupère un uniforme de combat et une arme. La jeune femme se vêt rapidement et sort.
L'homme s'est réveillée entre temps et constatant que s dulcinée n'est plus là, il se dirige vers la fenêtre:
Jill traverse la rue. Il a juste le temps d'apercevoir l'insigne sur son béret bleu: S.T.A.R.S. Elle monte dans un Hummer où se tient trois autres gars ayant le même uniforme...


Le tout-terrain militaire apparait à la lisière de la forêt et stoppe devant un grand manoir. Les occupants se déploie et s'approche du portail immense, aux aguets.
Soudain, des coups de feu sont tirés contre des assaillants invisibles.


Le Huey survole la sombre forêt lorsqu'une voix féminine retentit sur la radio:


"-Ici Valentine de la Bravo Team, nous sommes en difficultés. Je répète, nous sommes en difficultés. Sommes attaqués par des assaillants non-identifiés. Je répète, attaqués par des..."
La transmission est brusquement interrompue.
L'officier aux lunettes noire se penche vers le co-pilote:
"-Que c'est-il passé?
-On a perdu le signal, lui répond-on.
L'officier ne semble pas surpris outre mesure.
Son nom est Albert Wesker. Il est accompagné par Barry Burton et Rosie Rodriguez.


Le Huey arrive sur les lieux peu de temps après. Les soldats se laissent glisser le long d'un filin, qui est immédiatement remonté.
Tandis que l'hélicoptère fait du vol stationnaire, l'Alpha Team se dirige en courant vers le manoir, non sans remarquer les corps gisant ici et là. Wesker -tout à son observation des lacérations sur les cadavres- ne peut donc voir qu'une silhouette les observe de loin.
C'est Chris Redfield, le petit ami de Valentine.


Celui-ci est descendu dans la rue pour tenter de suivre Jill, mais il est stoppé par des militaires, qui avance lentement dans les rues de Raccoon City. On lui explique que la ville doit être évacué à cause du crash d'un avion, transportant des armes biologiques.
Redfield pensant à Jill, refuse l'ordre des militaires et s'enfuit à bord de sa Jeep...


Ayant roulé jusqu'à la ferme de son vieil ami, il y découvre les cadavres des chiens, du cheval et de Rake, qui s'occupait de la propriété du père Redfield.
Et il se trouve que non loin se trouve un manoir...où des Huey se dirige en vol groupé.


Tandis que les S.T.A.R.S pénètrent dans le manoir par la porte principale, Redfield -qui connait les moindres recoins, car terrain de jeu de son enfance- s'introduit par un souterrain.


Les S.T.A.R.S ne tarderont pas à faire connaissance avec la faune particulière qui vit dans et sous le manoir: des zombies de toutes sortes: humains, canins, sélachimorphes (requins), végétaux et certains d'un type nouveaux...


L'on suit donc les péripéties des S.T.A.R.S s'engouffrant dans les différents niveaux inférieurs du manoir (où se trouvent évidemment les labos d'Umbrella) et le bodycount de commencer.
Untel est croqué par un requin-Z (zombie), l'autre par un humain-Z, ensuite c'est la fameuse Plante 42 qui fait des siennes, suivi par les non-moins célèbres Hunters.
L'on y apprends qu'un certain Holden dirige Wesker dans la quête du Dr Marcus (créateur du T-Virus) qui s'avère vite être mort et d'un antidote.
En fait, Wesker a été chargé de ramener coûte que coûte, le programme informatique aboutissant à la création en série d'une arme biomécanique sans précédent.


Lorsque la vérité éclatera, Redfield et Valentine (qui auront sauvés entre-temps Ada Wong, bloquée dans un sas menant au labo D) chercheront une issue vers la surface, après avoir appris que Wesker est le détonateur (un appareil mesurant ses pulsations cardiaques ordonnera la mise à feu d'une bombe enfouie au cœur du manoir) pouvant mener à leurs pertes.


Wesker aura le temps de faire une copie de sauvegarde du programme demandé, mais restera enfermé dans le fameux Labo D, où se trouve l'arme biomécanique ultime: le Tyrant.


Tandis que Redfield & Co rejoindront le bord du Huey stationnaire, Wesker (qui s'est servi de son ami Burton comme appât pour le Tyrant libéré), Rodriguez (qui s'est sacrifiée) le manoir et tout son bazar, termineront dans une gigantesque explosion.


La critique:


Well, well, well...En fait, lorsque j'eus appris que Sieur Romero devait écrire et réaliser le film au début du projet, je fus fort déçu quand Anderson/Jovovich furent venus...
Qui d'autre pouvait prendre les rênes de l'adaptation du zombie-game par excellence, inspiré lui-même par la saga zombiesque dû à...George Romero himself? La boucle aurait été bouclée, non?
J'imaginais donc ce que Romero aurait pu faire, en ce temps là...


Las, justement...
Maintenant que je viens de terminer la lecture du scénario écrit par Romero, je reste sceptique devant la qualité moyenne de ce script.
Bien sûr, on y retrouve tous les persos bien connus issus du jeu, ainsi que le manoir, les Hunters, les dobermans, les corbeaux, le serpent géant, le T-Virus, la Plante 42 et le Tyrant, mais...le tout dans un récit mollasson et sans surprise.
Certes, on échappe à Alice et ses arts martiaux câblés de la version filmée, il y a de la tripaille mais que de dialogues longuets...farcis de quelques stéréotypes (le soldat au Q.I proche du néant, le petit rigolo de service, le quota ethnique qui meurt -soit Burton car Noir dans le scénario- et la Latina Rodriguez qui se sacrifie, de la trahison pour de l'argent, blah...).


En résumé, pas pire que la version Anderson mais pas mieux non plus...


Peut-être fut-ce salutaire pour la réputation de Romero, qui sait...


La note: 5/10

Franck_Plissken
4
Écrit par

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le 26 nov. 2016

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The Lizard King

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