Le moins que l'on puisse dire, c'est que Ready Player One surfe avec son époque, en l'occurrence la nostalgie pour les années 1980, car c'est un film hautement référentiel. Bien qu'il aborde la réalité virtuelle, via un monde nommé Oasis, son regard est avant tout tourné vers le passé ; aussi bien par la musique que les films ou plus généralement la pop culture de cette époque.
Je suis né au début des années 1980, et assumant sans mal mon côté gamer et cinéphile, c'est un film qui m'a totalement parlé dans les références que dans son message. Et le spectacle en lui-même valait le coup, pourquoi se priver ?
Il est au fond logique que Spielberg soit le réalisateur rêvé pour l'adaptation du livre éponyme, car avec ses productions Amblin, il a contribué aux souvenirs des années 1980, voire 1990, le temps d'un certain dinosaure, mais je suis encore épaté de la patate qu'il a encore, car c'est prenant de bout en bout.
Car le jeu est aussi de deviner les références cachées, et sans en dire trop pour laisser la surprise, elles sont constantes ; mais contrairement à ce que je pensais, ça ne touche pas seulement les années 1980, mais aussi la fin des années 1970 jusqu'à notre époque. Aussi bien les véhicules que les personnages ou la musique, ça n'arrête pas, et ce de toutes nationalités. Je regrette juste que beaucoup de ces clins d’œil sont aussi souvent cités à l'écran du genre "ça, c'est ... de [telle série ou film]". C'est peut-être là où c'est un peu trop appuyé, mais en tant qu'amateur, je peux dire que j'ai été plus d'une fois au comble du bonheur. Dont en particulier la reprise d'un certain film d'horreur où l'orgasme n'était pas loin...
Mais paradoxalement, si une grosse partie du film se passe dans l'Oasis, ce monde virtuel, le message est avant tout de vivre sa propre vie, et non pas à travers les écrans. Je trouve même ça osé de prôner ça aux geeks pour qui Ready Player One est destiné : sortez de chez vous !
Quant à ce monde virtuel, divisé en plusieurs univers, il ressemble aussi beaucoup à ce qu'on voit dans les jeux vidéos, y compris dans le langage technique, mais là aussi, ça m'a plu, car on ne reste pas tout le temps dans ce monde futuriste.
Pour les acteurs, exceptés Ben Mendelsohn, Mark Rylance et Olivia Cooke, je les trouve un peu falots, voire constipés pour Tye Sheridan, mais le spectacle du film est avant visuel, et ça n'a retiré en rien mon plaisir du visionnage.
Il faut dire que Spielberg reste le patron du cinéma de divertissement, et que Ready Player One vient dans la place pour le prouver.