Ratatouille
7.3
Ratatouille

Long-métrage d'animation de Brad Bird et Jan Pinkava (2007)

Le challenge était double pour les studios Pixar. Techniquement, les animateurs devaient animer une centaine de rats tous poils au vent. Ensuite, le public devait s'attacher immédiatement pour son rongeur de héros, aller bien au-delà d'une répulsion instinctive. Défi relevé haut la main dans les deux cas, le film de Bard Bird remportant un immense succès ainsi que l'Oscar du meilleur film d'animation.

Reposant sur un récit basique mais efficace, "Ratatouille" reprend un concept ayant déjà fait ses preuves dans "Toy story" ou "1001 pattes": montrer notre monde à travers les yeux d'un personnage minuscule, rendre notre quotidien à la fois dangereux et palpitant. C'est donc du point de vue d'un rat gourmet que l'histoire nous est contée, récit initiatique qui a la bonne idée de mettre en résonance deux outsiders qui parviendront à s'accomplir par l'entraide.

Ode à la création, "Ratatouille" part du principe qu'un milieu aussi prestigieux que la grande cuisine française est à la portée de n'importe qui, du moment que l'on y met du coeur, de l'imagination et de la rigueur. Prônant une ouverture d'esprit, un dépassement de soi sans pour autant oublier nos origines, le film règle ses comptes avec un certain snobisme académique, envers une intelligentsia se complaisant à démolir tout ce qui est populaire. Le film n'hésite pas non plus à montrer l'envers du décor, par le biais du destin tragique du chef étoilé qui trouve malheureusement un triste écho dans la réalité.

Appelé à la rescousse sur un projet au bord de l'implosion imaginé à l'origine par Jan Pinkava, le réalisateur du court oscarisé "Geri's game", Brad Bird apporte au film une énergie proprement hallucinante, un sens du rythme infaillible. Les animateurs parviennent de leur côté à recréer un Paris bien évidemment fantasmé, mais qui ne choque pas dans le contexte de la fable, offrant des images formellement sublimes et une animation extrêmement fluide, la mise en scène de Bird étant essentiellement basée sur le mouvement.

Véritable bulle de champagne qui vous laisse sur un petit nuage de douceur, "Ratatouille" est une oeuvre aussi drôle qu'attachante, portée par un adorable petit bout de poil apte à évacuer toutes vos phobies, et qui parvient miraculeusement à retrouver le charme des classiques de l'âge d'or de Disney.

Créée

le 6 févr. 2015

Critique lue 1.5K fois

45 j'aime

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

45

D'autres avis sur Ratatouille

Ratatouille
Grard-Rocher
9

Critique de Ratatouille par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Qui peut détester le plus les rats que les restaurateurs! Et pourtant l'une des plus grandes tables de Paris n'a pas fini de les subir pour le meilleur et pour le pire. En effet Rémy, un jeune rat,...

63 j'aime

7

Ratatouille
zombiraptor
8

Puppet Master Chef

Ceci doit être un message de plus pour expliquer que l'heure du mea culpa est arrivée. Je l'ai souvent dit et je vais me faire un plaisir de réévoquer l'idée ici : Je n'aime pas vraiment les...

le 26 déc. 2013

55 j'aime

15

Ratatouille
Gand-Alf
8

Jazzy Kitchen.

Le challenge était double pour les studios Pixar. Techniquement, les animateurs devaient animer une centaine de rats tous poils au vent. Ensuite, le public devait s'attacher immédiatement pour son...

le 6 févr. 2015

45 j'aime

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20