Comme le premier a été reconnu comme un succès glorieux dans le monde du cinéma, il était tout à fait évident qu’une suite allait voir le jour. Mais faire une suite d’un long-métrage mettant en contexte un ancien vétéran de la Guerre Viêt Nam en pleine difficulté de réintégration dans sa propre société était loin d’être recommandable, voire même risquée. Comment faire une suite de cette fabuleuse icône des films d’action des années 90 sans le détruire, sans l’employer à faire les mêmes tâches que celles du premier, tout en le rendant encore plus monstrueux et redoutable ?


La réponse est simple comme bonjour, comme on a vu de quoi Rambo est capable de faire pour neutraliser une armée de policiers, pourquoi ne pas l’utiliser dans son propre milieu favori, celui de la jungle, en plein cœur du Viet Nam, à le faire affronter à des mercenaires cruels. Une idée scénaristique que j’approuve sans hésitation, voir Rambo dans un milieu qu’il connaît et fait pour tuer était un sujet de base très abordable pour construire un divertissement bien plus que satisfaisant, même s'il y a un surdosage de propagandiste et d'américanisme qui parait abusé mais peu importe, j'ai fais abstraction à ce détail qu'il y a si peu d'importance à mes yeux.


C’est ainsi qu’on découvre une nouvelle personnalité de Rambo, c’est ainsi que Sylvester Stallone endosse de nouveau sa tenue légère de militaire qui lui va si bien, en campant pour la seconde fois un de ces personnages fétiches qui l’a rendu célèbre. Si cette production marche pour ébahir les cinéphiles, c’est bien grâce à lui. Sylvester Stallone n’est pas simplement Rambo, c’est un dieu de la guerre s’équipant de n'importe quelle arme et étripe n’importe quel ennemi, sans se prendre la tête, l’image parfaite du soldat obéissant, baraqué et se servant de son environnement pour piéger ses ennemis.


Il est vrai que Rambo 2 n’a rien avoir par rapport au premier, on n’est pas du tout dans le même état d’esprit. Quoique , à partir du moment où on découvre que Rambo est abandonné par ses supérieurs, le film nous fait penser légèrement au premier puisque notre héros a de quoi se mettre en furie contre sa propre hiérarchie. C’est certes un scénario élémentaire mais pas bête pour autant, on a presque une copie du premier mais dans un autre contexte tout aussi intéressant, avec le même genre de décor forestier que celui du précédent films, des beaux et naturels paysages d’une vaste jungle. Bien évidemment, cette suite n’est pas de la même qualité que le premier puisque la surprise n’est plus là.


Cependant ! Le réalisateur George Cosmatos a su faire contrepoids à ce défaut en misant tout sur l’effarante et longue série de scènes d’action qui occupe carrément presque toute la deuxième partie du film, et on peut dire que les scénaristes se sont bien défoulés pour écrire une mission de sauvetage qui n’a rien de linéaire et de soporifique. Course-poursuite en hélicoptère, bagarre musclée, neutralisation d’un groupe de mercenaires à l’arc, massacre à la grosse mitrailleuse, toutes sortes de divertissements jubilatoires et sanglants dans un long-métrage assumant totalement son délire jubilatoire. Un vrai concentré d’action militaire comme on peut en apprécier, dans une production très bien tournée et truffée de plans hautement cadrés pour nous faire le plus possible frissonner de plaisir.


Pour encore nous faire plonger encore plus dans cette production, Jerry Goldsmith, compositeur impérial de musiques de films, a su faire preuve d’imagination pour utiliser les bons instruments et composer des morceaux accompagnant avec brio chaque situation tendue, comme une sauce rendant encore plus savoureux un plat. Totalement un film décomplexé et décérébré, dans lequel John Rambo sort l’artillerie lourde, en compagnie du colonel Samuel Trautman toujours aussi bien campé par Richard Crenna et de Co Bao jouée avec ténacité par Julia Nickson, une actrice ayant une allure et un physique adéquat pour ce genre de rôle. Si voulez voir Rambo sortir l’artillerie lourde, je ne peux que vous recommander cette suite explosive. 8/10    



Murdock  ! Je vais revenir et j'aurai votre peau !


LeTigre

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