
Après notamment The Set-Up de Robert Wise, premier modèle moderne puis Marqué par la haine, du même auteur, modèle indiscutable de l’ineffable Rocky, après l’inoubliable Plus dure sera la chute, avec Bogart, après la série des Rocky eux-mêmes avec Stallone en homme des cavernes ahuri, voici donc un film de plus sur la boxe… La différence notable est que celui-ci est réalisé par Marin Scorsese et joué par Robert De Niro… On a tout dit sur la performance d’acteur de ce dernier qui entre tellement dans son rôle qu’il s’entraîne pendant des mois avec les meilleurs boxeurs américains de son époque et qui pousse la conscience professionnelle jusqu’à grossir de trente kilos en quatre mois pour pouvoir incarner le boxeur Jack La Motta vieillissant… Comme Marqué par la haine, Raging Bull conte une histoire vraie, celle d’un fils d’émigrés italiens qui parvient au titre suprême grâce à cette espèce de rage essentielle qu’il porte en lui. Le film met d’ailleurs constamment en avant la paranoïa de La Motta qui va jusqu’à accuser son propre frère de coucher avec sa femme… Les images des combats sont magnifiques, filmées avec cette touche de lyrisme typique du cinéma de Scorsese. Regrettons, comme toujours, le manque absolu de vraisemblance au niveau du rythme et de l’intensité des coups, mais c’est moins gênant ici qu’ailleurs étant donnée la maîtrise absolue de la mise en scène qui transforme chaque combat en un ballet tragique. Aux côtés de De Niro, Joe Pesci trouve peut-être son meilleur rôle à l’écran, superbement dirigé et du coup beaucoup plus sobre que d’habitude. Au total, on a une vraie réflexion sur l’existence et un des plus grands films de sport de tous les temps, toutes catégories confondues.