Au fil de ses films, Scorsese s’est toujours évertué à abordé les figures italiennes et à les sublimer. En suivant le parcours d’un mythe de la boxe, le boxeur Jake la motta. Le réalisateur s’attarde comme à son habitude sur les différentes phases qui constituent une vie. Les moments de grandeur, les succès, l’apogée d’une carrière, puis le déclin, la décadence inévitable.

Porté par des habitués, les De Niro et Pesci, le film retranscrit parfaitement une certaine idée des mœurs de l’époque. Une misogynie bien latine.

Afin d’être crédible dans son rôle, Robert de Niro s’est d’abord affûté physiquement dans le but d’assurer toutes ses scènes de combat, pour ensuite prendre 30 kilos. Cette prise de poids symbolisant la dépression, la déchéance d’un sportif, qui tout au long de sa vie se définissait comme torturé, machiste, paranoïaque. Totalement habité sur le ring, son style se caractérisait par une incroyable énergie et une capacité inhumaine à encaisser les coups. De Niro, à l’origine du projet, s’investi comme jamais et livre ici une prestation marquante.
Scorsese filme au plus près des combattants, ce qui donne l’impression de participer aux combats. Et renforce notre immersion dans ces luttes. La merveilleuse musique de Pietro Mascagni accompagne cette fresque.

Ritoncrit
8
Écrit par

Créée

le 22 mars 2020

Critique lue 78 fois

Ritoncrit

Écrit par

Critique lue 78 fois

D'autres avis sur Raging Bull

Raging Bull
Deleuze
9

Lettre ouverte

Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...

le 24 mai 2013

124 j'aime

22

Raging Bull
DjeeVanCleef
9

La chute du faux con moite

Au loin, sur un carré immaculé, un homme en robe de chambre à capuchon sautille au son d'une capricieuse mélodie ancienne. En noir et blanc. Aussi libre et léger que le papillon, aussi dur et...

le 18 mars 2016

91 j'aime

23

Du même critique

J'ai perdu mon corps
Ritoncrit
8

Prendre sa vie en main

Notre corps se souvient, notre corps mémorise nos douleurs, nos bons souvenirs. Et si nos membres avaient leur libre arbitre, s’ils pouvaient se mouvoir que se passerai-t’il ? Jeremy Clapin explore...

le 18 mars 2020

1 j'aime

Doctor Sleep
Ritoncrit
7

Mike Flanagan, cet enfant lumière !

Difficile de prendre la suite d’un des plus grand réalisateur du siècle dernier, le méthodique Stanley kubrick. Il y a 40 ans Shining prenait tout le monde à contre-pieds en traitant le genre...

le 21 nov. 2019

1 j'aime

Psychose
Ritoncrit
9

Hitchcock tout en maitrise.

Peut-on avancer l’idée qu’Alfred Hitchcock ait galvaudé son titre de maître du suspens ? Difficile de soutenir le contraire, même si certain de ses effets ont indéniablement vieillis. Ils parviennent...

le 13 déc. 2019

1 j'aime