Lettre ouverte
Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...
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le 24 mai 2013
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On a déjà tellement dit, écrit ou raconté sur Raging Bull. Que pourrais-je bien y ajouter?
Que le film marquait l'Histoire du cinéma par la performance hallucinée (et hallucinante) De Robert De Niro?
Que Raging Bull est tout autant l'histoire d'une gueule cabossée (le boxeur Jake La Motta) qui a brûlé la chandelle par les deux bouts que la rédemption de son réalisateur parti lui aussi sur la voie des excès? (Scorsese fut sérieusement dépendant à la cocaïne à cette époque).
Oui, la beauté du film se niche ici. Mais pas seulement.
L'utilisation du noir et blanc - loin d'être superficielle - renforce l'idée d'un temps révolu, que le metteur en scène transfigure à de nombreuses reprises en l'emmenant sur le terrain d'un expressionnisme magnifique (le générique ouvrant le film, par exemple).
Par la simplicité d'un dispositif traduisant de manière limpide la/les prison(s) dans lesquelles s'enferme Jake La Motta à chaque étape de sa vie . Confiné dans le ring, confiné dans une cellule ou dans sa tête, le personnage déborde. Il doit bouger, taper, s'imposer; c'est tout ce qu'il sait faire. Martin Scorsese file l'allégorie pendant deux heures, montrant tour à tour son "héros" (et double fictif) digne, pathétique, antipathique et tragique. Autant dire que c'est presque trop beau pour être vrai.
Mais s'en tenir là ne serait suffire. Joe Pesci mérite également les acclamations les plus sincères, tant sa justesse transforme Joey en contrepoint (ou contrepoids) idéal de Jake. Puis Cathy Moriarty épatante dans un rôle périphérique et pourtant catalyseur dans le destin contrarié de Jake.
Il y aurait tant de choses écrire sur Raging Bull. Malheureusement, la plupart ont déjà été couchées sur le papier depuis 1980. Contentez vous de ça : voyez-le.
Créée
le 11 nov. 2019
Critique lue 109 fois
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