C'est un étrange objet hybride que ce Quelques minutes après minuit : trop sombre pour être un film pour enfants, pas assez écrit pour constituer autre chose qu'un conte mortifère qui a souvent du mal à faire rimer imaginaire et réalité. Pourtant, Juan Antonio Bayona, talentueux cinéaste catalan révélé avec L'orphelinat, parvient finalement à insuffler un peu de poésie dans une narration qui s'avère malgré tout poussive, surtout dans sa première partie. Une fois les thèmes dégagés, la terreur de la mort et les peurs de l'enfance, le film avance enfin, orné de quelques belles séquences d'animation et nanti d'un bon grand géant, un peu moralisateur sur les bords, mais dont l'apparence et la voix sépulcrale (Liam Neeson) confèrent au film une sorte d'esthétique gothique bio (hum) assez originale. Quelques minutes après minuit marque le mariage entre la tradition espagnole des effrois de l'enfance (voir Cria cuervos) à des composantes davantage anglo-saxonnes (la référence à King Kong est explicite). De cette union nait un film imparfait et d'une tristesse insondable mais plus que digne d'intérêt où l'on retrouve avec plaisir cette chère Sigourney Weaver.

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le 6 janv. 2017

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