♫ Ils m'entraînent au bout de la nuit, les démons de minuit ♫

Musique!


Que serait le cinéma sans quelques pépites surprenantes qui viennent enchanter notre perception du 7ème art ? Alors que La La Land vient juste de gifler bien des cinéphiles, l'autre grande claque de ce mois de janvier 2017 reste sans nul doute Quelques Minutes après Minuit. Car dans sa forme simpliste se cache un très beau message, une attention très forte et juste sur la relation d'un fils avec ses parents, et la force de dire oui à des choses qui sont hors de notre contrôle. Derrière sa carapace de feel-sad movie se cache un incroyable film émouvant, diablement efficace par les prestations de ses acteurs. Récemment, Felicity Jones nous impressionnait dans Rogue One : A Star Wars Story. Quant à Sigourney Weaver, le temps a fait qu'elle reste assez éloignée du cinéma, elle n'est présente que trop rarement. Alors voir ces deux actrices partageant l'affiche, il est indéniable que cela éveille un plaisir inavoué en chacun de nous. Cerise sur le gâteau avec Lewis MacDougall qui nous transporte tout au long du film dans une prestation époustouflante. Avec en plus de cela comme friandise la présence de Liam Neeson dans le rôle du Monstre.


Les critiques s'amusent à faire passer Juan Antonio Bayona pour le nouveau Spielberg, une comparaison qui ne cesse de revenir dans les bouches des critiques au fur et à mesure que le temps défile, comme si Spielberg avait un héritier caché parmi la foule de réalisateurs de science fiction. Jeff Nichols lui-même a été à de nombreuses reprises considéré comme la relève du maître de la science fiction. Pourtant, se cantonner à décrire l'œuvre de Bayona comme une vulgaire copie du style de Spielberg serait injuste pour le réalisateur qui serait ainsi condamné à vivre dans son ombre. Oui, il y a des thèmes que Spielberg a régulièrement évoqué dans ses films, comme l'enfance et l'imaginaire (notamment dans son dernier film Le Bon Gros Géant). Mais il n'empêche que Bayona a un style qui lui est propre. Car son métrage a le mérite d'imposer un tour de force dans son style à la fois très épuré mais aussi très esthétique, tant dans les quelques animations que dans les scènes de cauchemar. Au-delà d'une petite ressemblance avec un certain Groot vu il n'y a pas si longtemps que cela sur le grand écran, le Monstre est très bien fait, et possède un étonnant charisme. La voix de Liam Neeson aide sûrement à l'apprécier encore plus. La réalisation, elle, se voit dotée d'une certaine force, grâce à une mise en scène certes très classique mais qui fonctionne parfaitement dans la narration de l'histoire.


Après un Hope (film coréen de 2013) qui m'a totalement bouleversé, Quelques Minutes après Minuit m'a fait de l'effet à son tour : un mélange habile de tristesse, de larmes mais aussi de joie, parce que cela fait du bien de voir un métrage captivant du début à sa fin, un métrage qui ne cesse de fasciner tout au long de sa découverte. Car Bayona nous délivre beaucoup de choses en peu de temps, à l'aide de son petit bonhomme, "trop âgé pour être un enfant, trop jeune pour être un adulte" qui comme le souligne cette phrase a du mal à trouver sa place dans un monde qui fait tout pour le mettre de côté : sa mère cancéreuse, sa grand-mère détestable -au premier abord-, un père absent et une scolarité difficile. A l'image de son cauchemar, Conor est la passerelle qui lie sa mère mourante au monde. Et dans de pareils moments, quoi de mieux qu'un if prenant vie pour rétablir l'ordre dans sa vie.


Quelques Minutes après Minuit mélange les genres, empruntant au merveilleux comme au drame, au fantastique comme au réalisme brutal. A l'aide de ses acteurs, de sa musique envoûtante, et de son histoire débordante de tristesse, le métrage s'impose comme une des réussites incontestables de ce début d'année. C'est ce genre de films qui donnent envie de se révolter contre l'injustice, contre la mort elle-même, et de courir rentrer chez soi pour dire à sa mère combien on l'aime. Pas de doutes possibles, la saga Jurassic Park est entre bonnes mains.

Marvellous

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20
6

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