Oui... Quatre mariages et un enterrement est un film que j'apprécie de plus en plus avec le temps... Est-ce de la nostalgie ? Peut-être... Sûrement un peu... Mais je ne pense pas que cela ne soit que de la nostalgie. J'ai vraiment le sentiment que cette histoire a été écrite avec beaucoup d'intelligence. Déjà, parce que les thèmes abordés devraient parler à tout le monde ou du moins ceux qui se sont questionnés au moins une fois sur le sens de la vie, sur l'amour, sur le mariage, sur l'engagement, l'amitié...
Alors, oui, certains pourront déplorer ce trop plein de "politiquement correct". Pourtant le tout a été si finement écrit que c'est toujours un plaisir de le revoir.
Cette bande d'amis aux caractères si différents, qui quelque part pouvaient préfigurer la série "Friends", les "gaffes" de Charles (Hugh Grant), la solitude de Tom (James Fleet), l'amour contrarié de Fifi (Kristin Scott Thomas, particulièrement sublime) pour Charlie, la joie de vivre de Gareth (Simon Callow), font que l'on peut retrouver un peu de nous dans chacun de ces personnages que j'ai trouvé si attachants.
Surtout, ce que j'ai apprécié, c'est la modération : il y avait de quoi en faire des tonnes et les scénaristes et les acteurs ont fait ce qu'il faut pour que ce ne soit pas le cas. Entre David (David Bower), le jeune frère sourd de Charlie, et l'histoire entre Gareth et Matt (John Hannah), nous avons des personnages très originaux, mais traités normalement et cela est malheureusement encore rare aujourd'hui. On est vraiment loin du cliché de l'homosexuel "fofolle", tel qu'il était véhiculé à l'époque de sa sortie par Gérard Vivès dans Les Filles d'à côté...
Enfin, je ne peux que le regarder à chaque fois en entier car ce film regorge de scènes mémorables pour moi :
Le mariage de Bernard (David Haig) et de Lydia (Sophie Thompson) par le père Gerald (Rowan Atkinson), inénarrable en VO, celle ou Carrie (Andie MacDowell) détaille ses 33 amants à Charlie, et avant tout, le superbe monologue de Matt à l'enterrement de son compagnon Gareth, où il cite le poème Funeral Blues écrit par W. H. Auden.
Et puis la fin est parfaite pour moi, comme un hommage à Brassens et à sa chanson La non demande en mariage ^^
Je le conseille aux amateurs de comédies romantiques ^^