Il y a des soirs comme ça.... on décide de partir au cinéma sur un coup de tête (rien à la télé, pas envie de lire...), et les films diffusés au cinéma ne me disent rien. Bon, j'ai décidé de suivre la foule et de voir cette comédie dont je ne savais presque rien, et ô surprise, j'ai apprécié, et il m'est même arrivé d'en rire !
Vous allez dire que je fais la fine bouche, mais je ne suis pas le meilleur client de la comédie française, c'est le moins que l'on puisse dire, et ce film traite en fond d'un problème plus grave, mais sous forme de dérision : le racisme.

Un couple de bons vieux franchouillards voit avec consternation chacune de leurs filles se marier avec un juif, un arabe et un asiatique, et ils prennent encore plus peur lorsqu'ils voient que la quatrième, la plus jeune, va épouser un catholique, mais qui est surtout noir.

Ce qui marche en fait dans ce film, c'est le rythme ; ça débite de la vanne sans arrêt. Le sujet étant le racisme, on y va pour 95 minutes de clichés, de coutumes et d'allusions dont certaines sont tout de même très drôles (j'avoue que le père noir dire qu'il n'est pas Oncle Ben's m'a bien fait marrer). Le cinéma est sans doute une forme de catharsis, car ce genre de phrases nous horrifierait, mais là, ça crée un rassemblement, et non pas une dispersion. Il y a presque une forme de message salutaire, ce film !

Ensuite, le casting fonctionne bien, surtout du côté des quatre gendres ; on les sent tous sur la même longueur d'ondes, ce qui n'est pas le cas des quatre sœurs, assez inégales (Julie Platon). D'un côté, même si plusieurs d'entre eux sont déjà connus (Frédérique Bel et Ary Abittan), ça ressemble par moments à une gigantesque audition pour montrer leurs talents dramatiques. Quant à Christian Clavier (qui est de plus en plus gros, au point que c'en est inquiétant) et Chantal Lauby, ils sont plutôt bons, même si Clavier n'évite pas par moments un cabotinage à la Jacquouille (surtout quand il va être seul avec le père noir).

Niveau technique, je ne vais pas redire mon éternel laïus sur la photo (ils avaient l'air de transpirer énormément), il y a un petit effort sur la mise en scène, avec des travellings et des plans à la grue. Pour une fois qu'une mise en scène est soignée dans la comédie française, on va pas faire sa fine bouche...

Pour en revenir à mon titre, je suis pour le fait qu'on peut rire de tout, mais avec talent ; je l'admets, c'est une comédie réussie qui, à en juger les (hurlements de) rires dans la salle, va finir par tuer quelqu'un si le film reste longtemps à l'affiche. C'est la première fois depuis des années que je vois un public rire à ce point, c'est presque un cas à étudier...
Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 29 avr. 2014

Critique lue 1.9K fois

18 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

18

D'autres avis sur Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?

Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
guyness
2

Quatre mariages et une tête d’enterrement

L’exercice est finalement bien plus délicat qu’il y parait. Expliquer que l’on n’a pas apprécié une seule des 94 minutes d’un film qui a rencontré un tel écho à travers le pays fait facilement...

le 26 sept. 2014

216 j'aime

97

Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
Samu-L
4

Pour mériter ça!

Je vais pas trop faire ma mauvaise tête. Tout ça part d'une bonne intention, malheureusement, vous n'êtes pas sans savoir que l'enfer en est pavé... Donc ok, on essaye de faire une comédie sur la...

le 28 sept. 2014

96 j'aime

31

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9