Dealers scandinaves & réalisme froid

Fans de films de truands, dealers et autres criminels, oublier toutes les oeuvres plus ou moins réussies venues des USA : Pusher va vous mettre une grosse claque et cela vient du .... Danemark!
Première réalisation du désormais respecté Nicolas Winding Refn (le déjanté "Bronson", l'hypnotisant "Valhalla Rising, le somptueux "Drive"), ce film marque le début d'une trilogie sans équivalence (à noter que les 3 volets sont indépendants les uns des autres).
Refn nous plonge au coeur du milieu du crime de Coppenhague, sur les traces de Frank et de sa descente aux enfers tout en nous mettant en présence des autres personnages que l'on retrouvera dans Pusher II & III (Tony et Milo). Camera à l'épaule avec des plans saccadés, une image un peu crade et sombre, toujours en mouvement, Refn nous donne l'impression que l'on est juste derrière Frank conférant au film un réalisme impressionnant. Ici, pas de succession de cascades, d'explosions, de fusillades (on est en Europe du Nord, pas aux States, faut pas déconner) mais deux ou trois scènes d'une violence sauvage qui font froid dans le dos et s'insèrent parfaitement dans l'atmosphère du film.
Je ne reviendrai pas sur la composition de Mads Mikkelsen égal à lui même (et donc excellent dans le rôle de la petite frappe instable et droguée qu'est Tony) mais plutôt sur la performance remarquable de Kim Bodnia (Frank) qui arrive à jouer un personnage à multiples facettes. Sûr de lui au début du film, il nous montre un Frank en train de perdre pieds et le désespoir et la panique s'installer en lui. Il arrive également à le rendre attachant et plus sensible qu'il ne parait au premier abord dans sa manière de refuser d'exprimer ses sentiments (le refus du contact physique avec sa mère ou Vic, sa maladresse et timidité en présence de Vic) ou dans sa détresse.
Bref, si vous chercher un film qui sort des codes habituels des films de truands made in Usa, avec un réalisme froid comme presque seuls savent le faire les réalisateurs scandinaves, Pusher vous est vivement recommandé.
Kowalski

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