Chose de psy

C'est beau mais c'est laborieux.

Hitch' (tu permettes que je t'appelle comme ça, Al ?) a toujours des idées géniales quand il s'agit de raconter des histoires morbides. Transformer des zoziaux en tueurs, une douche en scène de crime ou utiliser une malle pour ranger et "exiber" un cadavre ("La Corde"), il ne manque pas d'imagination quand il s'agit de faire passer ses personnages de vie à trépas.

Le gros soucis du bonhomme vient lorsqu'il s'agit de broder autour, d'intégrer son idée dans un tout homogène. C'est un peu bancal ici.

Par exemple, comment un tueur plutôt bien intégré semble-t-il dans la communauté où se situe son hôtel (voir les réactions du shérif lorsque la soeur et son ami viennent lui parler de la disparition) ait autant de mal à mentir devant le détective Arboghast ? Hitchcock force le trait pour coller à son histoire sans réellement convaincre.

Alors nous essayons bien d'y croire comme on peut, un peu affligé par cette réalisation assez fade, Alfred ne faisant de plans audacieux que lors des morts ou de certains passages (les plans sur la grande maison sont, eux, absolument magnifiques), mais de toutes les façons Hitchcock nous inflige une "explication" laborieuse sur l'état mental du tueur, alors que cela n'était absolument pas nécessaire.

Marquant par la scène de la douche et par ce qui porte en général le film - la folie est plutôt bien traitée, la scène de fin dans la salle d'interrogatoire étant franchement sympa, mais franchement le reste est pataud et emporte le reste au fond de l'étang, d'autant que les effets lors de certains meurtres donnent l'impression d'effets de style plus qu'un travail de réflexion sérieux.