Fort de Café

Autre genre, autre époque, Emerald Fennell substitue les courbes et déhanché d’une femme, pour choisir de filmer les fessiers d’une bande de mâle en rut dans une boîte de nuit, on comprend dès lors que Promising Young Woman s’adresse non seulement aux femmes mais qu’il a aussi tout du film démago pour nous les hommes les vrais, avec ce prédateur sous ses airs de gentleman qui repère la proie idéale : une femme plantureuse, la trentaine passée vautrée sur son canapé qui tente de se remettre des excès de la soirée. Le scénario est mentalement déjà projeté, le charmant Dom Juan lui propose de la raccompagner afin de forcer le passage de sa petite culotte dentelée. Pris la main dans le panier sans y avoir été convié, le queutard débande direct comme l’effet d’un couperet, piqué au vif par la blonde atomique qui cachait pourtant bien mal son jeu. Les ouvriers de chantier peuvent bien la siffler, cette blonde-là n’est pas comme les autres, quelque chose a déraillé depuis trop longtemps déjà, laissant le malaise progressivement s’installer et le spectateur atterré par les incivilités coutumière de notre société.

Cassie à qui la carrière brillante et magnifié de Médecin tendait pourtant les bras, a tout d’une ratée doublée d’une sociopathe en puissance, elle vit encore chez ses parents et bosse à mi-temps dans un salon de thé où elle crache dans les gobelets de café des mauvais clients. Son temps libre, elle le passe à racoler des séducteurs dans les bars et nightclub en leur laissant une chance de repentir pour mieux les humilier, c’est bien connu, les hommes sont incapable de se contrôler. Quelle est la raison de cette haine farouche envers le sexe opposé ? Si ce n’est que sa meilleure amie fut abusée en Fac de médecine, alcoolisée et filmée à son insu, tout cela sous couvert d’autres hommes solidaire mais aussi de femmes considérant que leur amie à la réputation un peu trop facile l’avait surement méritée, ou devait probablement extrapoler. Elle aura bien tentée de porter plainte, mais que voulez-vous, le violeur non seulement belle gueule angélique et blanc de bonne famille aura pris soin d’embaucher les services d’un avocat véreux usant de tous les moyens de pression pour la faire taire, et la directrice du lycée de faire clos le dossier pour éviter toutes mauvaises publicités, au point d’ailleurs que cette élève se sentant non seulement éhontée mais aussi trahi, décidera de se suicider, pendant que le vrai coupable dont on ne pouvait prouver la culpabilité, jouissait de la liberté. Alors à défaut d’appliquer la loi du Talion, Cassie fomente un plan machiavélique et putassier pour se venger de tous les responsables.

On aura bien compris à force de nous le rabâcher, les hommes sont tous des gros porcs, et il ne fait pas bon porter ses couilles à l’ère post me too. Le rapport de force s’est amoindri, la peur vient à présent de changer de camps, puisqu’il suffit de porter plainte pour harcèlement sexuel pour se débarrasser d’un manager un peu trop gênant, un collègue un peu trop insistant, ou un subordonnée à l’humour un peu trop osée, pour le faire condamner aux joutes d’une justice médiatique devenu aussi impitoyable que le vieux patriarcat des vieilles badernes comme Harvey Weinstein, La présomption de culpabilité ayant remplacé celle de l’innocence. Pourtant, où serai la place de la femme dans cette société, sans le féminisme d’un film comme Promising Young Woman pour aborder la question du consentement, de la culture du viol et du machisme exacerbé, tel un violent coup de pied dans nos couilles de mâles frustrés.

Mais quand même... c'est un peu fort de café !