J'avoue que je ne savais pas de quoi parlait le film avant d'insérer le dvd dans le lecteur, ce qui explique sans doute ma grande surprise face à cette histoire. C'est uniquement par le nom de Denis Villeneuve en tant que réalisateur, qui enchaine films sur films.
Il est très difficile de parler de Prisoners sans risquer de révéler quoique ce soit, car ça se base beaucoup sur le mystère de la disparition de ces deux filles. De ce fait, on peut parler de l'interprétation habitée de ses deux acteurs principaux, Hugh Jackman et Jake Gyllenhall, et des autres qui ne sont pas en reste.
Il y a aussi la photo extraordinaire de Roger Deakins, avec cette lumière poissarde, où dans cette petite ville, il semble soit ne faire que pleuvoir ou neiger, et pas un seul rayon de soleil qui vient éclaircir tout ça. D'une façon générale, l'ambiance fait beaucoup penser au travail de David Fincher, comme Se7en ou Zodiac, dans le sens où on approche des abysses de la noirceur humaine, dans le climat, ou les actes. Et, ce que j'apprécie beaucoup, le scénario est suffisamment limpide pour qu'à la fin, on comprenne tout, même si on trouvera toujours à dire sur quelques grosses ficelles scénaristiques.
Je m'excuse par avance , mais je le répète, le plaisir est sans doute plus grand si on ne sait rien, mais j'avoue que durant ces 2h30, j'ai été tendu comme rarement par la puissance émotionnelles de certaines scènes. J'en citerais une seule, qui parlera sans doute à ceux qui ont vus le film ; une voiture qui roule sous la pluie, à la fin. Dans cette scène incroyable, qui dure quelques minutes, j'ai rarement senti une tension aussi forte.
C'est un peu dans cet état d'angoisse que m'a laissé Prisoners, qui m'a beaucoup plu, mais dont il faut garder le moral après l'avoir vu.