Pas grand-chose de neuf, et pourtant se dégage de cette tranche de vie, mi-comique, mi-historique, une grosse dose de bonne humeur ; de quoi finir la séance remonté à bloc, désireux d’enfiler ses pompes pour aller défier l’insécurité du monde extérieur le temps d’un furieux sprint d’une trentaine de secondes —faut pas tenter le diable non plus—, les cheveux au vent, les dents découvertes, par un sourire jusqu’aux oreilles, prêtes à bouffer du moustique.


Exploitant le meilleur de l’héritage construit par les cinéastes anglais en matière de drame social, Pride aborde des thématiques complexes sans les rendre pompeuses. Il est toujours agréable de tomber sur un film qui met en lumière les communautés gay et lesbienne sans tomber dans les clichés faciles qui leur sont généralement associés, qu’ils soient négatifs ou non. D’autant plus lorsqu’il est question de traiter, dans le même temps, du combat des mineurs, une autre communauté que l’on n’associerait pas spécialement à la première, sans s’attendre à quelques anicroches, étant donné le contexte historique (années 80).


En réalisateur intelligent, Matthew Warchus choisit de rester simple, de construire chaque personnage sans se focaliser une seule seconde sur la communauté à laquelle il appartient. Son film est centré sur l’individu dans ce qu’il a de plus universel, qui délivre un message de tolérance pouvant paraître, de prime abord, utopiste, mais qui fait pourtant l’effet d’être nécessaire. Sans jamais bousculer les mentalités par un choix de situations exagérément provocantes, le cinéaste opte pour la carte d’un naturel à toute épreuve auquel se joint une bonne dose d’humour qui vient désamorcer les situations les plus propices à la polémique.


A toutes ces belles qualités s’ajoute une bande son énergique, amalgame de hits en tout genre dont la particularité est de faire dodeliner les têtes, ainsi que des acteurs qui filent le sourire parce qu’ils ont déjà marqué de leur ganache quelques moments de notre vie télévisuelle. On retrouve par exemple l’indomptable Moriarty, mais surtout le croustillant inspecteur McNulty qui n’hésite pas à donner de sa personne lors d’une improvisation de danse qui force le respect.


Pride est un feel good movie en puissance, le genre de film qui peut paraître à première vue soit inoffensif, soit provocateur, mais qui se contente finalement d’être simple et générateur d’une belle émotion. Ni pathos, ni trash, simplement digne et humain.

oso
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le 26 mai 2015

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oso

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