Un film qu'il est bien!

Avis sur Pride

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Enfin vu!
Ma seule appréhension venait de l'affiche: de la couleur, un groupe de gens souriants... Tomberai-je sur une comédie romantique niaiseuse dont j'ai horreur?
Toutefois mon amour du folklore et du cinéma britannique a quand même entretenu mon envie de le voir, ce film.
J'ai toujours peur de la déception quand mon attente est grande.
Il faut admettre que cette angoisse était loin d'avoir lieu d'être!

Le film propose un ensemble équilibré, sans fracture de rythme, mélange émotion et rire sans gène.
On ne s'emmerde à aucun moment, en somme. Et ça paraît évident, mais c'est quand même vachement bien.

Les acteurs sont tous excellents, je ne ferai pas ici l'éloge d'Andrew Scott, mais je n'en pense pas moins.
J'ai été vraiment ravie de m'attacher au rôle d'Imelda Staunton, que j'avais détestée en tant que Dolores Ombrage.
Ce fut l'occasion pour moi de découvrir en George MacKay une personne à suivre!

Et qu'il est bon de voir représentée la communauté lesbienne et gay sans caricature ni de la grande folle au boa en plume constamment pailletée et hilare, ni de la camionneuse putride obèse en veste en jean!

La bande originale est parfaite, et il me semble qu'elle forme une grande partie de ce qui fait de Pride un feel-good movie.
Je n'ai pas connu la fièvre du disco, pauvre de moi. Mais j'ai presque envie de me faire l'intégralité des disques d'Abba, comme ça, pour le plaisir. (Non, faut pas déconner quand même.)
Mais je relève surtout l'utilisation fine des chants syndicalistes qui ont martyrisé mes glandes lacrymales (salauds!).
Alors que d'habitude, je déteste quand ils chantent, j'aurais cette fois voulu que cela dure encore.

Bon et pour l'histoire?
Elle donne envie de sortir dans la rue en perfecto, avec des bannières révolutionnaires et des porte-voix.
N'étant pas née dans les années 80, je ne suis que peu renseignée sur la grève des mineurs, le gouvernement de cette très aimée Maggie. Cela dit, j'ai retrouvé avec Pride l'esprit de fond de Billy Elliot, qui est dans mon top 3 des meilleurs-films-trop-bien-de-tous-les-temps.
Pride à cela pour lui, auprès de moi, d'être un réveilleur de conscience, qui agite mon petit cœur de jeune militante. A coup de hache. En mousse.
Je veux dire qu'en ces temps où le chacun pour soi prime, où le fait de sortir dans la rue pour être ensemble contre quoi que ce soit semble être un doux rêve d'utopiste...Regarder un film qui montre qu'il fût un temps où ça a pu arriver remonte le moral. (Et puis l'enterre juste après parce qu'on est aujourd'hui et pas avant, aujourd'hui. Enfin, aujourd'hui on est pas avant, on est aujourd'hui. Mh.)
Pour le reste, le tout est traité avec la légèreté qu'il faut, l'humour à point etc... (PETIT SPOIL) Une jolie scène qui restera comme LE sourire du film est celle des Galloises dans la chambre. (FIN DU PETIT SPOIL)

Mais comme je suis une personne à caractère très très méchant, j'ai cherché la petite bête, parce que j'adore ça trouver des brindilles dans les poutres des yeux de...Trouver des poutres dans...ouais fin voilà.
Eh ben j'ai pas trouvé quand chose à vrai dire.
Mais j'ai trouvé des trucs quand même, qui font qu'on est passé à un poil de cul non pas du chef-d'oeuvre, quand même, mais de l'excellence.
C'est un écran très très white-powa premièrement. Ça peut ne pas déranger plus que ça, mais pour un film qui prône tolérance, respect et égalité, mettre en avant certaines minorités et jeter les moins minoritaires des autres minorité à la benne (j'allais dire au tri sélectif) n'est ni justifié ni justifiable.
Deuxièmement, mais je crois que cela a été rappelé à plusieurs reprises, les deux féministes sont les deux personnages casse-balls du film. Elles sont, elles seules, caricaturées à fond, végans, non-violentes, (lesbiennes aussi, notamment)...Non pas que des personnes telles n'existent pas et ne méritent pas le plus grand des respects (bien au contraire) mais justement, pourquoi en faire des femmes monomaniaques chiantes à mourir? La question de la condition féminine est légèrement soulevée, (voir la question, très subtilement placée dans le scénario, de la madame, sur qui fait le ménage dans un couple gay) et les seules qui la défendent sont rabaissées... Bon, d'accord.
Troisièmement, je voulais plus de plans de Mr.Scott. Mais on ne peut pas tout avoir, n'est il pas?

Pour faire bref, Pride est un film touchant, intelligent, et à voir.
Il fait passer un très agréable moment, et c'est ça qu'c'est bien!

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