
Inspiré de faits réels, Pride fait la lumière sur le formidable, mais pourtant méconnu, élan de solidarité qui a animé l’Angleterre dans les années 80. A cette époque, une grève historique des mineurs secoue l’ensemble du pays en protestation aux mesures du gouvernement Tatcher. Une grève qui bénéficiera au fil des mois du soutien de nombreux artistes, mais aussi d’un petit groupe d’homosexuels ayant lancé un mouvement durant la gay pride de 1984. Et c’est cette magnifique histoire que raconte le film.
Entre choc des cultures et défense d’une noble cause, le long-métrage navigue avec brio entre la comédie et le drame sans jamais s’éparpiller. L’écriture est intelligente et évite de tomber dans les clichés évidents que ce genre d’histoire pouvait apporter. Par le biais de différents portraits, tous plus attachants les uns que les autres, l’intention du réalisateur Matthew Warchus est en fait de montrer que les deux groupes disposent de plus de points communs qu’ils n’auraient pu le penser au départ. Pas seulement en tant que groupes martyrisés et abandonnés par le gouvernement (et par une bonne partie de la population), mais aussi en tant que simples individus. Ils se créent dès lors de véritables liens entre les protagonistes et les scènes qui en découlent sont souvent mémorables.
Côté casting, plus que les têtes d’affiche Bill Nighy, Imelda Staunton et Paddy Considine, on retiendra surtout les performances convaincantes de Dominic West, incroyable en gay excentrique et lumineux (sa scène de danse quelques instants à peine après la rencontre avec les mineurs est fantastique), ainsi que des jeunes Ben Schnetzer et George Mackay. Alors qu’au niveau de la réalisation, la mise en scène manque quelque peu d’ampleur mais n’en demeure pas moins efficace. En résumé, Pride s’impose donc comme une comédie dramatique drôle et touchante, portée par un sujet fort, une superbe bande son et un formidable message de solidarité. Le genre de film dont on ressort avec la banane et qui donne inévitablement un beau regain de foi en l’humanité.