
Un pur feel-good movie qui fait à la fois rire (cet humour gay très reconnaissable dans sa noirceur et sa dérision) et pleurer (par exemple, dans la naissance d’une émotion à l’écoute d’une chanson populaire entonnée par les femmes des mineurs). Quand des mineurs gallois en grève sont épaulés par un groupe de gays et lesbiennes qui y voient la même nature de luttes qu’ils ont dû mener, on a droit bien sûr à des rencontres choc où les préjugés ont la dent dure. Une bonne dose d’énergie, de conviction et de musique qui finit par faire danser les plus récalcitrants tonifie ainsi l’ensemble qui, s’il privilégie les bons sentiments, ne verse pas pour autant dans le cliché et la caricature de la représentation habituelle des minorités populaires ou sexuelles. Nullement mièvre, le film évoque aussi le coming-out, l’affranchissement de l’autorité et l’entrée dans l’âge adulte, ainsi que les débuts des ravages du sida. En tissant des solidarités inattendues entre deux mondes dont rien ne présageait qu’ils puissent se côtoyer et, mieux encore, s’accepter, le film distille un réconfortant parfum d’utopie réalisée où des hommes et des femmes se révèlent et s’affirment dans l’épreuve. C’est peut-être naïf par endroits, un peu trop consensuel, il n’en reste pas moins que cela reste finement écrit et parfaitement interprété comme toujours dans le cinéma britannique.