Pride par Christine Deschamps

Entre The Full Monty, pour la chronique d'une Angleterre ouvrière un genou à terre, et Bohemian Rhapsody, pour le portrait chaleureux des milieux gays, voilà un bon petit film qui met la patate le soir à la veillée. Par son bon esprit, ses intentions louables et son scénario cousu de fils blancs. On sait d'avance où on met les pieds, mais on prend malgré tout le sentier gallois qui mène aux mines de charbon dévastées par la politique inhumaine de cette saleté de Thatcher en compagnie d'une petite troupe invraisemblablement bigarrée, très peu en phase avec la rigueur austère des habitants du coin. On sait que ça va piquer mais aussi que la lutte contre toutes les intolérances va finir par rapprocher ces gens que tout semble séparer. Les homophobes ne font pas les frais d'une description trop sévère et restent un peu en marge de l'image, ça n'est pas plus mal, ça allège le propos. Et on peut ainsi passer un bon moment en compagnie de ces tocards émouvants aux profils relativement classiques : le jeune jouvenceau complètement naïf, le passionario (pour une fois qu'il faut inventer le masculin d'un mot...) enflammé, la lesbienne qui ronchonne pour cacher son grand cœur, etc. Et l'émotion est au rendez-vous à la fin, pour peu qu'on soit bien disposé et pas trop regardant sur la lourdeur des symboles. Allez, je l'avoue, j'ai passé un bon moment. Et screw you, Thatcher !