Une série B tout à fait honorable qui tire sa plus grande force de sa localisation historique. Dan Trachtenberg prend le temps de poser ses personnages, leur mode de vie et leur évolution au sein de magnifiques paysages sauvages. La direction artistique, que ce soit vêtements ou maquillages, tape juste et accompagne bien le développement psychologique de Naru et Taabe à qui on peut ainsi s'attacher. Même le Predator retrouve enfin sa dimension iconique, bât sur lequel avaient blessé tous les précédents films, avec un look original et intéressant. La thématique de la chasse et du rapport prédateur/proie est également plus réfléchie qu'à l'accoutumée et revient au concept de base de la créature.
Prey n'est pas exempt de défaut, loin de là, avec des facilités scénaristiques dans la résolution de ses affrontements et l'emploi inabouti des colons français. Le Predator souffre aussi de réactions pas toujours très intelligentes (surtout lors du dénouement) mais cela peut s'expliquer par le fait qu'il soit un peu con ; après tout, c'est un chasseur, non ? (oui, provocation gratuite). Je ne rejoins par pour autant l'avis beaucoup plus critique du Fossoyeur de film car je trouve que les qualités du film l'emportent largement sur le reste. Ce n'est pas comme si le paysage ciné regorgeait de séries B bien troussées.