Prey
6.2
Prey

Film de Dan Trachtenberg (2022)

¨Prey-sir d'offrir, joie de décevoir

J’en attendais un peu trop, j’ai naïvement cru aux critiques US de Prey, ça avait l’air chouette. On m’a bien eu. Le Predator pour moi, c'est un monstre sacré, je serai donc intransigeant avec le film que je voulais vraiment aimer, que j’avais hâte de découvrir et qui m’a bien déçu.


Le film est plutôt joli, la bande originale est discrète mais fait bien le taff, le budget qui lui a été consacré semble suffisant et quelques scènes (de poursuite ou de bagarre) sont réussies.


L’ennui c’est qu’il se prend au sérieux, qu’on n’a pas la fraicheur du premier film ni le côté un peu décalé du second. Predator fait partie de ses franchises qui voit la qualité de ces films se détériorer à chaque nouvelle sortie, rassurez-vous Prey ne fait pas moins bien que The Predator, mais ne remonte pas la barre très haute non plus.


L’héroïne est une ado comanche un peu en rébellion contre le patriarcat des Indiens bilingues (Salut Hug !). C'est bien de représentant des peuples nords américain, on le fait pas assez, maintenant un petit gramme de réalisme ne nous aurait pas tué, là c'est très pochanontas niveau mood. Son grand frère protecteur ne veut pas qu’elle aille chasser seul un monstre capable d’assommer un grizzly d’un seul coup de poing puis de le soulever au-dessus de sa tête par ce qu’il ne faut jamais rater une occasion de faire du crossfit. Elle décide donc d’aller le chasser seul parce qu'après tout, elle est experte du lancer de Tomahawk, elle chasse même des lapins avec c’est pour dire… Bon pas besoin de s’éterniser sur le scénario, le film est con et dans l’air du temps, ce n’est pas vraiment pour leurs messages politiques qu’on apprécie les films de la franchise de toute façon.


Le problème de Prey c’est qu’il est fainéant, rempli d'erreurs presque anodines mais qui s’accumule et rend le résultat décevant. Des trucs tout cons, les protagonistes parlent anglais entre eux mais lâchent parfois quelques petits mots en comanche pour faire genre, il n’y a pas beaucoup de dialogues dans le film (et ils sont nuls) donc pourquoi ne pas prendre la partie de tout faire en vrai vo ? Quand on croise des vilains braconniers francophones ils parlent français mais avec un tel accent québécois des enfers qu’on ne comprend quasiment rien à ce qu’ils disent, sérieusement sans sous-titres c’est une galère, on dirait des bourguignons bourrés du 15e siècle qui viendrait de se faire opérer des dents de sagesse. Il y a aussi le chien, très mignon certes mais qui a la fâcheuse une fâcheuse tendance à disparaitre complétement puis à revenir par magie quand on a besoin de lui (ou pas). La façon dont le film s’ouvre fait plus penser à une cinématique d’un open-world lambda, si elle appuie sur X l’héroïne se baisse pour ramasser des plantes, si elle appuie su Y elle peut caresser son chien, en ouvrant l’inventaire elle peut crafter des onguents de soins…


En parlant d’onguent de soin, le film fait montre d’une magnifique utilisation du force-shadowing, c’est comme le forshadowing mais en giga forcé pour les débiles du fond qui ne suivent pas. En moins de 15 minutes on nous montre trois fois que la petite indienne sait utiliser des plantes pour soigner, 3 fois en 15 minutes, pour que ça lui serve une fois à la fin du film. On félicitera les scénaristes d’avoir été attentif en cours, un peu moins pour son sens du dosage.


Tous les personnages sont évidemment bien clichés (les gentils chasseurs ont tous la vingtaine et les dents blanches), les méchant sont très méchants, le Predator comme à son habitude ne tue que ce qu’ils considèrent comme d'autres prédateurs (même si des fois il s’arrange un peu quand même) mais ce qui m’a le plus enquiquiné concernant notre gros vilain tueur ultime préféré c’est son downgrade tout au long du film. Evidement si c’était « réaliste » notre jolie petite Naruu n’aurait pas eut la moindre chance, mais si vous voulez mettre en scène un Predator relativement redoutable, n’en faite passe giga machine à tuer pendant la première partie du film.


Le design de la bête change un peu, avec les moyens et les effets spéciaux modernes ca rend pas mal, mais je suis pas tout à fait fan de ce côté « Predator préhistorique », on pourrait se dire que ça fait sens vu que ca se passe en 1719, mais c'est complétement con par ce qu’il débarque quand même dans son vaisseau spatial au début (ce qui laisse croire qu’ils ont déjà une légère avance technologique sur nous). Enfin et attention au spoiler pour les pauvres âmes qui n’aurait pas encore vu ce chef-d'œuvre La façon dont il meurt est navrante, un des plus gros problèmes du film est qu’on s’attache bien plus au Predator qu’à n’importe qui d‘autre (même si le chien n’est pas loin derrière) ; et qu’on n’a forcément pas envie qu’il meurt comme une crotte à la fin, pas de chance, c'est au programme.


Dans les autres films, il est assez clair que les trois points rouges disposés en triangles font office de viseur, certainement pas de téléguidage de missile, c'est complétement con et pas intuitif, ca voudrait dire qu’une fois qu’il a tiré il doit suivre sa cible du regard jusqu’à ce que le projectile arrive, si c’est le cas comment peut il manquer à plusieurs rreprise dans le film ?


En bref Prey est un divertissement plutôt joli, plutôt concon, (on appréciera quand même le petit clin d’œil au 2) qui manque d'ambition et de sérieux malgrès son côté pompeux. 


Je suis curieux de voir ce que l’avenir nous réserve pour la série, après Mimi Siku vs Predator, on risque d’être gâtés!

Garzouz
5
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le 5 août 2022

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Garzouz

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