Et si les aliens étaient animés de bonnes intentions ?

Je n'étais jusque-là pas toujours convaincu par le cinéma de Villeneuve, excepté pour Prisonners, particulièrement intense, et éventuellement Enemy, même si je ne suis pas encore certain de l'avoir bien compris. Mais Premier Contact est pour moi son meilleur film.

On n'a jamais vu de film semblable en science-fiction. L'idée de pouvoir installer une communication avec ces entités inconnues est un angle très original pour aborder la rencontre avec les aliens. Jusque-là, on avait plutôt l'habitude d'une approche plus frontale, comme celle d'Independance Day. Et bien que j'apprécie le film d'Emmerich, il y a dans Premier Contact une toute autre profondeur.

Dès l'introduction, accompagnée de la douce musique de Max Richter, le film fait preuve d'une intense mélancolie. Celle-ci donne l'impression d'un temps suspendu, infini, à la manière d'un film de Malick, ce qui ne contraste étonnamment pas avec le suspense induit par la présence d'aliens.

L'esthétique et l'ambiance du film sont réfléchies pour aller dans une même direction : les premiers mots chuchotés, les logogrammes circulaires, la musique de Jóhannsson sur des vocalises reflétant l'idée de communication, la flottabilité apportée par le vaisseau, la brume suggestive... Le maître mot est la douceur.

Le formidable design sonore dénote parfois avec l'idée de douceur, accordant une puissance certaine. La musique à la fois pesante et minimaliste de la première rencontre avec les aliens ou la scène de l'explosion deviennent alors des moments très impactants, et apportent du contraste dans l'atmosphère globalement contemplative du film.

Premier Contact parvient à trouver une ambiance parfaitement cohérente. Bien qu'il s'agisse d'un film de science-fiction, la thématique de la communication offre une beauté primitive qui contraste avec son genre, et qui rend par la même occasion le film assez unique.