Ça commence comme du Denis Villeneuve, un produit qui ressemble à du grand cinéma américain classique mais sans virtuosité, sans folie. C'est très bien fait, c'est sage. J'ai été bouleversé par Polytechnique, puis ensuite j'ai trouvé en Denis Villeneuve un réalisateur sûr et confortable qui n'invente rien.


C'est bien fait Arrival, le film ménage ses effets, sa rencontre, prend le temps de s'installer. C'est un film qu'on a l'impression d'avoir déjà vu, d'une certaine manière, en mieux, en plus clinquant ici, en plus troublant là. D'Abyss à Contact, les ressemblances ne manquent pas. Par contre, là où le film est original, c'est en choisissant pour thème la communication. Comment on fait pour communiquer avec des E.T. ? Ont-ils une conscience, des intentions, ou agissent-ils par instinct ?


Puis il se passe quelque chose. La folie (humaine) transforme un film où on tente de communiquer avec l'Autre en course contre la montre, la narration se délite, on perd à la fois contact avec l'intrigue qui accélère et part dans des directions pas évidentes à suivre sur le coup, pour entrer au coeur d'un drame, en saisir toute la portée.


J'en suis ressorti secoué, comme après Polytechnique. J'en suis ressorti avec des incompréhensions ici et là (il me faudra un autre visionnage pour mieux saisir certains pans de l'intrigue), et la certitude d'avoir vu un très beau film, tellement beau dans ce qu'il a à dire qu'il n'a pas besoin, comme Contact, de reposer sur des effets spéciaux attractifs et la charge émotive du jeu de Jodie Foster (j'adore Contact, en passant). Arrival, c'est lorsqu'on prend conscience que le bouleversement intérieur s'éveille.

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le 15 févr. 2017

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