Sommes-nous seuls dans l’univers ? A cette question existentielle, Denis Villeneuve, metteur en scène canadien, en adaptant «A story of your life» de Ted Chang, y répond de la plus philosophique et poétique des manières. A partir d’un prologue absolument magnifique et par le biais d’une tranche de vie, celle de Louise Banks (Amy Adams), experte en linguistique, Villeneuve nous dévoile l’extraordinaire et le fragile équilibre de la vie humaine, de la joie d’une naissance, jusqu’à la douleur d’un deuil ; un prologue rappelant par certains côtés « The Fountain » de Darren Aronofsky. Cette finesse scénaristique se verra contrastée par l’arrivée de douze mystérieux vaisseaux qui surgissent un peu partout sur Terre. Les vaisseaux, énormes monolithes en suspension, rappelant le «2001» de Kubrick sont autant de menaces inexpliquées, tant que le contact ne sera pas établi avec les Etrangers. La tâche incombe à Banks et à d’autres scientifiques. Loin des blockbusters belliqueux à la «Indépendance day» ou encore «Battleship», Villeneuve préfère une approche philosophique où le langage en sera la pierre angulaire. De contact en contact, Louise de plus en plus troublée par des flashbacks de sa fille Hannah et des visions inexpliquées, s’apercevra que les extraterrestres n’ont pas la même approche de l’espace-temps que les Humains. Et si Louise portait sur ses frêles épaules le sort de l’humanité ? De la science-fiction intelligente, philosophico-métaphysique où tout s'éclaire lorsque Louise dit à sa fille Hannah : «ton prénom est un palindrome, on peut le lire dans les deux sens», il en est de même avec «Premier Contact», tant les niveaux de lecture sont nombreux. Villeneuve nous livre un film passionnant et cérébral, de bons augures pour sa prochaine réalisation à savoir «Blade Runner 2049»

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le 5 févr. 2017

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