Premier Contact est de loin le film le plus créatif que j’ai vu en 2016.
Tout simplement par ce qu’il n’est pas une histoire qu’on nous raconte, ou de l’action qu’on nous montre. Non, Premier Contact est pensé en tant que film, que matière filmique, c'est-à-dire qu’il créé un univers, un monde, un concept, en considérant tous ses aspects, l’image, le son, l’histoire, les acteurs, et surtout le montage.
Le film raconte dans un futur proche, le premier contact de l’humanité avec une vie intelligent extra terrestre, au travers de son héroïne Louise, linguiste et d’autres scientifiques mandatés par l’armée pour comprendre une simple question, ces extra-terrestres sont ils hostiles ?
Si vous vous attendez à un bon gros film d’action Block Buster américain, vous allez être déçu. Vous retrouverez plus de Contact, un des plus beaux films de SF que j’ai jamais vu, que de Indépendance Day. L’histoire prend son temps, sans être longue, elle va amener ce qu’il faut d’indice, de background aux personnages pour avoir une vraie implication émotionnelle avec eux. Les acteurs sont bons, et donnent ce qu’il faut de nuances, de fragilité pour un tel sujet.
Sur la fiche technique, le film à tout bon. Rythme, réalisation, cadrages, tout nous donne l’impression étrange de familiarité et en même temps de nouveauté, le film nous fait accepter, au-delà de la présence d’extra-terrestres de nouvelles façons de penser l’espace, le langage, le temps et en découle de cela, un film. Il faut rendre hommage ici aux effets spéciaux et aux décors naturels, les deux très bien utilisés pour donner une illusion parfaite, et l’animation des visiteurs est géniale, à 100% avec la vision que je me fais des extra-terrestres. Le travail sur le son est génial, il bouge il est dynamique, suis un personnage, une action, ou un sentiment, il est palpable, présent et pensé, composé comme un vrai élément de narration, il en va de même pour la musique, composée par Jóhann Jóhannsson, compositeur Islandais qui place la musique non pas comme juste un accompagnement mais comme un élément de l’action, ce qui donne aussi parfois des morceaux très dérangeant ou désagréable, pour traduire un moment de gène ou de peur, comme des mélodies primaire Inuits pour l’effet primitif du contact.
Le montage lui est époustouflant, par ce qu’il prend une part active dans la narration, qu’il va vous faire concevoir un film entièrement, activement, pour changer votre vision et vos sens par rapport à l’objet filmique, il traduit les sens les émotions et le plot twist de l’intrigue, il est une jouissance technique tellement il va vous accompagner dans la compréhension de l’histoire. Peut être par ce que je fais du montage également, peut être par ce que j’aime les défis techniques, mais il se passe pour moi quelque chose d’important dans ce film, auquel je resterais longtemps sensible.
Premier Contact est un excellent film, pas seulement de SF mais humaniste, technique et sensible, qui nous parles avant tout de nous, humains, de ce qu’on conçoit comme humain, comme collaboratif. Il nous parle de langage, de temps et d’espace, différemment sans nous culpabilisé, mais en nous mettant en garde, en nous demandant d’ouvrir nos esprits et par ces temps de guerres, de méfiance de reclus nationalistes, ça fait du bien.
Allez voir Premier Contact pour ressortir plus grand, dans le cinéma et dans la vie.

FannyGiordano
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le 19 déc. 2016

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