Premier de cordée

Dennis VILLENEUVE est à la fois un réalisateur habile, et un formidable humaniste. Habile, parce-que Premier Contact possède tous les codes du film sf d'action - dévoilement progressif des vaisseaux (magnifiques), mise en place des enjeux géopolitiques, crescendo militaire, plans larges qu'on dirait tournés en 70 mn qui dévoilent l'action - bref ce réalisateur connait par cœur son bréviaire, et sait plus que quiconque comment filmer. Un film de très bon pro, c'est évident (cf le plan hélicoptère d'arrivée sur site) Mais c'est surtout une habileté d'humaniste, parce que, au fond, le film de Dennis VILLENEUVE ne se sert du matériau SF que pour tirer l'histoire vers l'incroyable découverte du langage des aliens - qui fonde l'essentiel des scènes du film - pour finalement mettre au service cette langue - et son intemporalité - au service du récit des personnages humain, qui se dévoile dans ses dernières scènes de façon bouleversante, posant les enjeux individuels du terrible choix que fera Amy Adams (toujours aussi belle d'ailleurs)

Le final du film fait alors oublier la partie SF du récit, et amène chacun à sa questionner face à son miroir sur ce qui fait le sens d'une vie d'adulte. Dès lors, DV réussit à partir d'un film - intelligent - de SF pour en tirer une superbe histoire d'amour maternel qui emporte tout. Et rien que pour cela, chef d'oeuvre.