Pour Villeneuve, Adams et les amateurs de SF comme Solaris ou Contact

Avec cet incroyable film de SF Villeneuve s'impose comme un grand réalisateur dans la lignée de Fincher. Et là où la bande annonce laissait craindre un film à grand spectacle à la Roland Emmerich ou Michael Bay, "Premier Contact" se révèle plutôt dans la lignée de Contact de Zemeckis ou Solaris de Tarkovski (ou Soderbergh).

Le premier contact tant attendu est amené de façon à la fois naturaliste et impressionniste. Et c'est en cela que le film m'a plu et qu'il tire sa force. En suivant chaque étape de la rencontre au côté du Dr Banks (formidable Amy Adams) on ressent le quotidien soudainement transformé avec un ordinaire semblable mais différent (la visite médicale suivant la rencontre avec un alien, le trajet en camionnette pour rejoindre le vaisseau...). Le côté naturaliste s'exprime ainsi, gommant tout sur-dramatisation d'une telle rencontre et la faisant entrer dans le champ des possibles.

Mais mêlé à cela, l'étrange impression que quelque chose nous échappe et qu'un message passe de façon impressionniste sans que l'on en comprenne la nature. Ce trouble (malheureusement trop explicité à la fin du film) amène aux différentes scènes de rencontres cette touche d'étrange que l'on imagine arriver dans ce genre de situations.

Malgré quelques scènes un peu mal pensées (la réaction de certains militaires forcément un peu idiots, les révélations de fin du film un peu tardives), Premier contact a d'ores et déjà sa place au panthéon des plus grand films SF.