Transgenre

Des frères Spierig, je n'avais vu que Daybreakers, un film racontant une histoire de vampire et qui était plutôt intéressant dans mes souvenirs. L'oeuvre n'était pas parfaite mais avait retenu mon attention.

Quelques années plus tard, on retrouve les deux Australiens à la tête d'un nouveau projet, toujours avec Ethan Hawke comme acteur principal. Le pitch est celle d'une agence qui peut remonter dans le temps pour modifier quelques événements.

Après une introduction franchement bien foutue (les frères se sont améliorés à la réalisation), l'oeuvre prend surtout le pari de raconter pendant près de la moitié du film l'histoire d'une femme et sa tentative pour s'imposer dans la vie. Véritablement, les deux Spierig parlent surtout de la condition féminine dans leur film. La seconde partie revient sur la science-fiction et le voyage temporel, tentant par là une approche différente d'autres films, à travers une boucle temporelle assez innovante par rapport à ce qu'on a vu. D'une certaine manière on est proche de Looper.

Cependant, si le scénario évoque des idées de fond intéressante, le fil rouge de l'histoire est extrêmement convenu. Il est facile de deviner ce qui va se passer et l'oeuvre prêche clairement sur ce point. C'est franchement décevant et ça en gâcherait presque le film par moment. Mais on ne s'ennuie pas pour autant.

Il faut le redire, les Spierig se sont améliorés en ce qui concerne la mise en scène. Malgré le manque de moyens, le film possède une photo nickel et des effets spéciaux qui fonctionnent très bien car finalement très simples. La musique est signée par Michael Spierig et est très réussie, quoique ressemblant au genre minimaliste qu'on entend fréquemment maintenant depuis le succès de Drive. Les deux acteurs principaux, Ethan Hawke et Sarah Snook (belle découverte), sont excellents.

Si Predestination ne marquera pas l'histoire du cinéma, il convient néanmoins de dire qu'il a des qualités à faire valoir.