
La première partie du nouveau long métrage des frères Spierig désarçonne, avec sa conversation de bar, ses flashbacks continus et sa voix off omniprésente. Un célèbre conte dirait que c'est pour mieux vous surprendre, mes enfants. Et c'est réussi, car avec ses décors désuets et sa science fiction d'un autre âge, Predestination secoue par la suite son spectateur par l'exploitation d'une boucle temporelle assez bien vue bouleversant le récit déballé dans les premières minutes. Le thriller se joue ensuite des paradoxes temporels via l'injection de thèmes qui chamboulent son intrigue, tels l'aspect de l'identité et de la métamorphose.
Difficile d'en dire plus sans spoiler, mais Predestination hypnotise son public dans une structure narrative qu'il déroule sans fausse note et un argument science fictionnel qui n'a pas l'air d'y toucher. Il est d'autant plus regrettable que cette pépite n'ait pas pu accéder aux salles de cinéma alors que Daybreakers, précédent effort de son duo de réalisateurs, tout aussi réussi et déjà avec Ethan Hawke, y était parvenu.
La France, cet autre pays de l'accès à la culture...