Bah on se faisait ch*er à la Fox, on s'est dit va allez voir Rodriiiiguez !

A la fin des années 2000, personne ne s'attendait à voir un troisième "Predator" débarquer au cinéma. "Predator 2" avait été un succès plus que timide en 1990. Puis dans les années 2000, la Fox s'était focalisé sur les cross-overs "Alien(s) vs Predator", dirais-je de qualité discutable (pour rester poli).

Sorti de nulle part, la Fox décide en 2009 de remettre en chantier la franchise "Predator", en se basant sur un script écrit par Robert Rodriguez dans les années 90, alors pour un éventuel "Predator 3". Rodriguez est engagé comme producteur, et la réalisation est confiée à Nimrod Antal, yes-man quelconque. Qui du résultat ?

"Predators" a été allègrement critiqué. Notamment pour son manque d'inspiration, le film alignant tellement "d'hommages" au "Predator" de 1987 que l'on assiste presque à un repompage en règles. Répliques identiques, situations similaires, et même la BO copie sans vergogne de nombreuses compositions d'Alan Silvestri !

Pour autant le film a des qualité propres. Une introduction brutale en chute libre qui nous fait rentrer dans le vif immédiatement. Une collection de personnages dangereux, dont pas mal de "gueules". Parmi eux, le choix osé d'Adrien Brody, convaincant à contre-emploi en militaire musclé à la grosse voix. Ou le personnage de Topher Grace, en décalage volontaire.

Par contre, le choix de Laurence Fishburne est une flagrante erreur de casting.

L'acteur grassouillet incarne en effet un personnage censé avoir survécu des années dans la jungle en récupérant ce qu'il peut... Les quelques secondes où Fishburne chante la Chevauchée des Valkyries laisse peut-être envisager qu'il s'agit d'un clin d'oeil à "Apocalypse Now" (où l'acteur joue également), et à son Marlon Brando obèse ? Toujours est-il que ce passage est complètement raté.

Si la réalisation est purement fonctionnelle, faisant le job sans âme, les décors ont fait parler d'eux. Il est vrai que filmer l'action dans une jungle terrestre semble être en contradiction avec le fait que le film se déroule sur une autre planète, chose révélée très rapidement. Ce lieu extra-terrestre n'a ainsi aucune autre utilité que de situer l'action dans un lieu totalement isolé.

On passe donc (presque) complètement à côté de l'opportunité d'exploiter une faune et une flore imaginative, ou de jouer avec une gravité et/ou une atmosphère différente... Mais à côté, le tournage en décors naturel fait du bien, et permet de se démarquer des blockbusters tournés sur fond vert. Tandis que ce manque d'ambition s'explique par un budget modeste (40 millions de dollars).

Enfin, question écriture, si le film exploite (modestement) les rivalités de clans Predators, il est dommage qu'il ne soit pas allé plus loin dans les relations tendues entre ses protagonistes. Conscients qu'ils ne peuvent reproduire la camaraderie de la troupe du premier film, Nimrod Antal et Robert Rodriguez montrent quelques tensions, mais endorment rapidement la méfiance que ces tueurs devraient avoir les uns envers les autres. Un peu dommage...

A l'arrivée, "Predators" n'est pas mauvais mais n'a pas apporté grand chose à la franchise, si ce n'est de la maintenir en vie en salles.

Redzing
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le 19 sept. 2022

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